La France doit se préparer «à un choc avec la Russie dans trois ou quatre ans» selon le général Mandon - Par Laurent Sailly


Lors de son audition devant la commission de la Défense le 22 octobre, le général Fabien Mandon, chef d’état-major des Armées (CEMA) a affirmé que la Russie «peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent» et que la France doit se préparer à un possible choc avec Moscou.

Le général Fabien Mandon alerte sur la nécessité pour la France de se préparer à un possible « choc avec la Russie dans trois ou quatre ans ». Il s’appuie sur les précédentes agressions russes (Géorgie en 2008, Crimée en 2014, Ukraine en 2022) pour justifier sa position, estimant qu’il serait imprudent de penser que ces attaques seront les dernières.

Face à la commission de la Défense nationale, il souligne la montée des risques : des drones russes ont déjà violé l’espace aérien de plusieurs pays européens, et des actes hybrides suspects ont eu lieu en France. Selon lui, la Russie montre une « désinhibition du recours à la force » et pourrait être tentée de poursuivre la guerre en Europe.

Le général Mandon fixe comme objectif prioritaire aux armées françaises d’être prêtes à un « test » dans trois ou quatre ans, qui pourrait prendre la forme d’une attaque hybride ou d’un affrontement plus violent. Cette analyse rejoint celle des services secrets allemands, qui estiment que la Russie pourrait entrer en conflit direct avec l’OTAN avant 2029.

Il insiste sur la perception russe d’une Europe « trop faible », ce qui pourrait encourager Moscou à agir. Pourtant, il rappelle que l’Europe dispose d’atouts économiques, démographiques et industriels supérieurs à ceux de la Russie, et que la peur n’est pas justifiée si la volonté de se défendre est présente.

Pour répondre à cette menace, le général Mandon justifie l’effort de réarmement de la France, avec un budget de la défense prévu à 57,1 milliards d’euros en 2026 (soit 2,2 % du PIB). Il estime que la hausse du budget militaire est fondamentale, non seulement pour les capacités réelles, mais aussi pour envoyer un signal de détermination à la Russie.

Enfin, il souligne que la superposition des crises (Russie, terrorisme, Moyen-Orient) rend ce réarmement indispensable, car « ça craque de partout ».


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Du mardi 21 au jeudi 23 octobre 2025, la commission de la défense nationale et des forces armées a procédé a des auditions dans le cadre de ses travaux sur le projet de loi de finances 2026.

Mardi 21 octobre 2025

à 16h30 : Mme Catherine Vautrin, ministre des Armées et des Anciens combattants et Mme Alice Rufo, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées et des Anciens combattants

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à 19h30 : le général de corps d’armée Éric Peltier, directeur général adjoint des relations internationales et de la stratégie au ministère des Armées et des Anciens combattants

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Mercredi 22 octobre 2025

à 9h00 : M. Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement
à 11h00 : M. Christophe Mauriet, secrétaire général pour l’administration du ministère des Armées et des Anciens combattants

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à 15h30 : le général d’armée aérienne Fabien Mandon, chef d’état-major des Armées
à 17h30 : le général d’armée aérienne Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace

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Jeudi 23 octobre 2025

à 9h00 : le général d’armée Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre
à 11h00 : l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine

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