Droit d’asile incontrôlé : l’Europe qui ferme les portes, celle qui subit - Par Patrick Stefanini et Nicolas Pouvreau-Monti
Dans un entretien pour Atlantico, Patrick Stefanini et Nicolas Pouvreau-Monti mettent en lumière une fracture croissante en Europe entre pays qui durcissent fortement leur politique d’asile et ceux qui restent plus ouverts. La réforme britannique illustre un basculement vers des protections temporaires et conditionnelles, tandis que la France apparaît comme un cas particulier, plus attractif mais en retard sur les réformes.
Le Royaume-Uni a profondément réformé son système d’asile : le statut de réfugié devient temporaire, révisé tous les 30 mois, et l’accès à la résidence permanente est repoussé à vingt ans. Cette approche rompt avec la pratique française, où l’obtention du statut de réfugié ouvre directement droit à une carte de résident de dix ans, renouvelable de plein droit. La France applique aussi une protection temporaire pour les personnes fuyant des guerres, comme les Ukrainiens, mais reste liée par sa Constitution qui impose l’examen des demandes liées à la défense de la liberté, limitant l’usage des “pays tiers sûrs”.
Le Danemark illustre un modèle radical : objectif “zéro réfugié”, consensus politique transpartisan, dispersion des populations étrangères et réduction de l’attractivité sociale. Résultat : une chute de 85 % des demandes d’asile entre 2014 et 2024. Ce modèle inspire plusieurs voisins européens.
À l’échelle de l’UE, le Pacte sur la migration et l’asile prévoit dès 2026 un traitement des demandes hors frontières et un durcissement des règles de retour. Mais les divergences demeurent : certains pays (Espagne, Portugal) restent ouverts pour compenser leur faible natalité, tandis que d’autres (Italie, Suède) durcissent. La France, avec une hausse continue des demandes (130 000 à 135 000 par an) et une insertion professionnelle faible des immigrés extra-européens, apparaît en décalage, renforçant son attractivité malgré les pressions européennes.
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Le Danemark illustre un modèle radical : objectif “zéro réfugié”, consensus politique transpartisan, dispersion des populations étrangères et réduction de l’attractivité sociale. Résultat : une chute de 85 % des demandes d’asile entre 2014 et 2024. Ce modèle inspire plusieurs voisins européens.
À l’échelle de l’UE, le Pacte sur la migration et l’asile prévoit dès 2026 un traitement des demandes hors frontières et un durcissement des règles de retour. Mais les divergences demeurent : certains pays (Espagne, Portugal) restent ouverts pour compenser leur faible natalité, tandis que d’autres (Italie, Suède) durcissent. La France, avec une hausse continue des demandes (130 000 à 135 000 par an) et une insertion professionnelle faible des immigrés extra-européens, apparaît en décalage, renforçant son attractivité malgré les pressions européennes.
Patrick Stefanini et Nicolas Pouvreau-Monti
Droit d’asile incontrôlé : l’Europe qui ferme les portes, celle qui subit
