Cette guerre civile froide qui fait déjà rage en France (et tous ceux qui l’alimentent…) - Par Raul Magni Berton, Christophe Boutin et Philippe d'Iribarne
Raul Magni Berton, Christophe Boutin et Philippe d'Iribarne analysent, dans un entretien pour Atlantico, la proposition d’Emmanuel Macron visant à instaurer un label pour les médias, inspiré de Reporter Sans Frontières. L’objectif affiché est de distinguer les sources fiables dans un contexte de polarisation croissante. Les auteurs soulignent toutefois les risques d’une telle initiative. Christophe Boutin rappelle que la démocratie repose sur le pluralisme et la confrontation des opinions, non sur une labellisation de la « vérité ». Raul Magni-Berton insiste sur le danger d’autocratie si l’État décide du vrai et du faux, même indirectement. Philippe d’Iribarne met en avant la disparition des institutions crédibles capables d’arbitrer objectivement, ce qui accentue la défiance.
Le texte compare différents modèles : aux États-Unis, la désinformation est combattue par la liberté d’expression et la confrontation des points de vue ; en Chine, l’information est contrôlée, sans renforcer la cohésion nationale. La France semble osciller entre ces deux approches, ce qui nourrit la méfiance.
Sont également évoqués la judiciarisation croissante, la perte de confiance dans la justice et l’Assemblée nationale, ainsi que la communication verticale du pouvoir, jugée opaque. Enfin, la disqualification des opposants par stigmatisation remplace trop souvent le débat d’idées. En conclusion, un label risque d’aggraver la fracture et d’alimenter une « guerre civile froide » des idées.
Raul Magni Berton, Christophe Boutin et Philippe d'Iribarne
Cette guerre civile froide qui fait déjà rage en France (et tous ceux qui l’alimentent…)
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