12 octobre 1832 : François Guizot, "la traversée d'un siècle"

Les puristes me feront remarquer que Guizot avait été ministre de l'intérieur en août 1830, mais il démissionna dès le mois de novembre. Il faudra attendre octobre 1832 et la nomination du Maréchal Soult (le 11 octobre) pour que la "Monarchie de Juillet" trouve enfin un gouvernement stable. Ce 12 octobre 1832 est la première journée d'activité pour le nouveau ministre de l'instruction publique: François Guizot.

La vie de François Guizot couvre la quasi-totalité du XIXe siècle. Né sous l’Ancien Régime le 4 octobre 1787, dans une famille protestante, il est mort au moment où la Troisième République s’installait, le 12 septembre 1874. Cet intellectuel, doublé d’un homme d’action, a marqué son siècle. Grand penseur du libéralisme politique français, Guizot fut à la fois le philosophe du gouvernement représentatif et le grand acteur de la Monarchie de Juillet. Sa loi sur l’enseignement primaire a établi les fondements du système scolaire français. Infatigable travailleur, il a laissé une œuvre imprimée considérable et d’innombrables correspondances.

Guizot. La traversée d'un siècle

de Laurent Theis (Auteur)

Éditeur ‏ : ‎ Cnrs (11 septembre 2014)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 200 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2271081599
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2271081599
Poids de l'article ‏ : ‎ 280 g
Dimensions ‏ : ‎ 14.1 x 1.8 x 21.9 cm

Le mot de Laurent SAILLY

François Guizot (1787-1874), né à Nîmes dans une famille protestante, est marqué dès l’enfance par la Révolution française et la mort de son père, exécuté sous la Terreur. Sa mère, femme de caractère, l’élève à Genève, où il reçoit une solide éducation. À 18 ans, il s’installe à Paris pour étudier le droit, mais s’oriente rapidement vers la littérature et l’histoire, influencé par des intellectuels comme Stapfer et Suard. Il épouse Pauline de Meulan, avec qui il collabore intellectuellement jusqu’à sa mort.

Sous la Restauration, Guizot devient une figure centrale du mouvement doctrinaire, prônant un gouvernement représentatif fondé sur la raison et le suffrage censitaire, opposé à la démocratie directe. Révoqué de ses fonctions lors du retour des ultraroyalistes, il se consacre à l’écriture et à l’enseignement, publiant des ouvrages majeurs sur l’histoire et la politique.

La Monarchie de Juillet (1830-1848) marque l’apogée de sa carrière politique : ministre de l’Instruction publique, il crée l’école communale (loi de 1833) et des institutions culturelles durables. Devenu chef du gouvernement, il mène une politique de stabilité et de paix, notamment avec l’Angleterre, mais son refus de réformes électorales provoque la Révolution de 1848 et son exil. De retour en France, Guizot se retire de la vie politique active, mais reste influent par ses écrits et son engagement religieux. Il meurt en 1874, laissant une œuvre intellectuelle et politique majeure, qui inspire la IIIe République et de nombreux historiens.

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