Avoir des enfants est-il vraiment mauvais pour la planète ? - Par Samuel Furfari

Spoiler : choisir une méthode statistique honnête aboutit à des résultats très différents.

Dernier livre de Samuel Furfari : « Énergie, mensonges d'État. La destruction organiser le la compétitivité de l'UE » , éditions L’Harmatan


Atlantico : Un climatologue allemand, Johannes Ackva, responsable de la recherche sur le climat pour l'association caritative Founders Pledge, a remis en cause une étude de 2017, publiée dans Environmental Research Letters, qui révélait qu’avoir un enfant de moins était la meilleure chose à faire pour réduire ses émissions et préserver l’environnement. Pourquoi le fait d’avoir des enfants n’est pas si mauvais pour la planète au regard des travaux du climatologue allemand ? La population peut-elle augmenter sans avoir un impact majeur sur les émissions des pays lorsque des plans crédibles de zéro émission nette sont déployés ?

Samuel Furfari : Il y a beaucoup d’exagérations dans l’étude de 2017. Nous sommes en train de regarder l’arbre sans voir la forêt. La réalité du monde est que pour avoir un minimum de prospérité, pour avoir un minimum de bien-être et un système de santé de qualité, il faut consommer de l'énergie. Les scientifiques constatent dans le monde entier, à part l’Union européenne, que les émissions de CO2 sont en train d'augmenter. Les pays en voie de développement cherchent de la prospérité.

Cela ne repose pas uniquement sur la question des enfants. Cela concerne la question du bien-être et de la nécessité de travailler. En dehors de l’UE, le rare endroit où les émissions de CO₂ ont diminué est aux Etats-Unis parce que le charbon qui était bon marché est remplacé parle gaz de schiste qui est encore plus bon marché. En substituant le charbon par du gaz de schiste, les émissions diminuent. Au passage, rappelons que nous nous n’avons même pas voulu savoir s’il y avait des réserves chez nous, et nous achetons le gaz américain. Mais partout ailleurs, les émissions augmentent. Le fait de se focaliser sur le nombre d’enfants et de se restreindre pour l’impact environnemental aboutit à se tromper de bataille.

L’étude publiée en 2017 estimait que le fait de faire moins d’enfants était la meilleure chose que l'on puisse faire pour réduire nos émissions de CO2. Les travaux du climatologue allemand, Johannes Ackva, démontrent que les progrès réalisés pour réduire nos émissions à travers l’industrie, les véhicules électriques, les panneaux photovoltaïques permettent à la population mondiale d'avoir un moindre impact pour l’environnement par rapport aux générations précédentes ? Est-ce qu'il n'y a pas de l'espoir dans ces domaines-là dans le cadre des progrès dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

Samuel Furfari : Le monde évolue constamment grâce à l'innovation technologique. Il suffit de regarder où nous étions il y a 20 ans à 30 ans. Il est facile de se rendre compte que l’humanité consomme plus. C'est une évidence. Mais grâce à l’innovation, la consommation d'énergie par habitant diminue et il y a plus d’habitants sur Terre. Faut-il faire moins d'enfants pour essayer d'avoir moins d' émissions de CO2 ? Faire de tels efforts et prendre de telles décisions radicales est en fait tout à fait marginal. Ce qui compte réellement est la volonté des gens et le progrès. Ce n’est pas nécessairement le nombre d'enfants. Le contrôle et la réduction des naissances pour limiter l’impact sur l’environnement ne sont qu'une phobie européenne. Les Européens vont décider de faire moins d'enfants pour sauver la planète mais ailleurs dans le monde personne ne partage cet avis et n’agit ainsi.

Toutefois, avec les progrès économiques, le nombre d'enfants par femme diminue factuellement et de manière automatique. Le nombre d'enfants par femme diminue en fonction de la quantité d'énergie que l'on consomme. La fécondité d'une femme au Niger est de 7,3, tandis que la moyenne dans le monde est de cinq et en Europe elle est en moyenne de 2,5. Tout cela est corrélé en fonction de la consommation d'énergie. Dans mon livre, « Energie, mensonges d'état : la destruction organisée de la compétitivité de l'UE », j'ai publié un graphique qui montre comment la fécondité par femme chute en fonction de la consommation d'énergie. Si les pays africains consomment de l'énergie, cela va permettre aux nations en question de se développer et au final il y aura moins d’enfants. Cette évolution et ces fluctuations expliquent la stabilisation de la population humaine à 9, 10, 11 milliards mais pas beaucoup plus. Certains évoquent une humanité à 30 milliards d'habitants dans un futur proche. Cela est totalement fantaisiste. Je cite dans mon livre une étude de la Banque mondiale qui montrait l'impact de l'électrification en zone rurale. Dès que l'électricité arrivait dans les zones rurales, les femmes avaient moins d'enfants, par exemple aux Philippines. L'électrification a fait baisser le nombre d'enfants de 4,6 alors qu'il était de 5,5 avant. Et au Sénégal, il est passé de 7,4 à 6,2. Au fur et à mesure que les pays se développent, le nombre d'enfants diminue.

Est-ce que toutes ces études qui incitaient à ne plus faire d'enfants pour préserver l'environnement n'étaient pas le fruit d'écologistes ou de militants décroissants ? Est-ce qu'il n'y avait pas un biais idéologique derrière ces études qui incitaient à ne plus faire d'enfants pour préserver l’environnement ?

Samuel Furfari : Vous faîtes bien de soulever la question. Derrière tout cela, il y a toujours le malthusianisme. C'est une litanie qui date maintenant du XIXᵉ siècle où on faisait croire aux gens que l’humanité allait droit dans le mur car on faisait trop d'enfants. Tout le monde a oublié qu’il y a une dimension technologique derrière tout cela. Thomas Malthus avait prédit des famines au Royaume-Uni à cause de la population croissante. Il n’avait pas prévu la révolution verte – la vraie, celle de l’agriculture – des années 1960.

On n'arrête pas de nous dire que l’on va droit dans le mur parce que l’on fait trop d'enfants mais c'est oublier le génie créateur de l'homme. Si le monde est ce qu'il est aujourd'hui, c'est grâce au génie de l'homme et aux progrès technologiques.

Le sablé était là du temps des pyramides, mais aujourd’hui on en fait une valeur ajoutée grâce à l’innovation. L'homme a transformé le monde grâce à son savoir et aussi grâce à l'utilisation des ressources pour arriver à la qualité de vie que nous avons.

En mettant en balance la qualité de vie que nous avons et l'utilisation des ressources, les gens ne souhaitent pas retourner en arrière. Si certains souhaitent renoncer au progrès, revenir en arrière ou faire moins d’enfants, grand bien leur fasse mais qu'ils n'obligent pas les autres. Si les personnes veulent être malthusiennes, ne pas avoir d'enfants et se faire stériliser comme certains jeunes le font, ils sont libres de leurs choix mais ils ne devraient pas interdire que le monde se développe. Le malthusianisme est vraiment un fléau malheureusement.

Une anecdote de ces jours-ci. En Ecosse un homme a interdit à son épouse qui devait accoucher d’utiliser l’usage de gaz pour aider à la respiration de la parturiente au prétexte que cette technique génère une production de CO₂. Quand on arrive à une telle dérive, il est urgent que les politiciens assument leur responsabilité en ayant créé un état de peur inqualifiable et totalement inutile.
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