«La violence des mineurs n’est pas une fatalité, mais le symptôme d’une justice inadaptée et impuissante» - Par Béatrice Brugere et Luc Fontaine
La mort tragique d’Élias, adolescent de 14 ans poignardé en janvier 2025, a mis en lumière les failles du système judiciaire des mineurs. Un rapport de l’Inspection générale de la justice souligne des dysfonctionnements majeurs : auteurs déjà connus des tribunaux, mesures éducatives non appliquées, délais interminables et surcharge chronique. Cette situation nourrit une défiance croissante : selon un sondage CSA du 15 novembre 2025, 83 % des Français estiment la justice des mineurs inadaptée.
Face à cette colère sociale, le Parlement avait tenté de réformer en limitant l’excuse de minorité pour les récidivistes de plus de 16 ans et en instaurant une comparution immédiate devant le tribunal pour enfants. Mais le Conseil constitutionnel a censuré ces dispositions, invoquant des principes fondamentaux de la justice des mineurs, accentuant le sentiment d’impuissance institutionnelle.
Béatrice Brugère, secrétaire générale du syndicat Unité-magistrats FO (« Justice : la colère qui monte » - L’Observatoire, 2024) et Luc Fontaine, magistrat honoraire et ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature, plaident pour une refondation radicale : comparution rapide spécifique aux mineurs, audience unique comme norme, obligation de motiver toute atténuation de peine dès 16 ans pour délits graves et dès 13 ans pour crimes. Ils défendent des peines ultracourtes mais systématiques, la suppression d’obstacles au placement en centre éducatif fermé et un renforcement des moyens humains et matériels.
Ils concluent qu’une justice plus rapide, ferme et humaine est indispensable pour restaurer la confiance sociale et enrayer la montée des violences juvéniles.
Béatrice Brugere et Luc Fontaine
«La violence des mineurs n’est pas une fatalité, mais le symptôme d’une justice inadaptée et impuissante»
Lire la tribune ICI
