De la liberté d’exprimer sa pensée
Par Laurent Sailly - 2018 © Méchant Réac ! ®
Pays des libertés individuelles, la « pensée » française
devient-elle uniforme, indifférenciée ? Les Français sont-ils devenus
incapables de débattre ? Quels présidents de chaînes publiques remettra à
l’antenne des émissions telles que « Apostrophes » de Bernard Pivot
ou « Droit de réponse » de Michel Polac ? Plutôt que d’interdire
Dieudonné, capable de remplir une salle sur un simple SMS, ou un Soral, ne
vaudrait-il pas mieux les combattre par la réflexion ? Plutôt que de s’apostropher
par tribune journalistique ne peut-on pas échanger, même vigoureusement, pour
échanger des idées, chercher à convaincre et se laisser avoir droit de changer
d’opinion ?
Des Bernard Pivot ou des Michel Polac sont cachés
sous les tapis et n’ont voix au chapitre que via leur blog. Mais plus personne ne
les lit. La pensée unique s’achète une conduite en laissant s’exprimer les « Éric »
(Brunet ou Zemmour). C’est peu ! Pourtant Radio Brunet (RMC du lundi au
vendredi de 13h à 15h) explose les records d’audiences sur sa cible (RMC fait
aujourd’hui jeu égal avec Europe 1 alors qu’elle ne dispose pas du même nombre
d’émetteurs). Eric Zemmour dispose d’un créneau de 3 minutes sur la première
radio de France (RTL mardi, jeudi et vendredi à 8h17) et d’une émission sur la chaine
Paris Première – avec un autre Eric, Naulleau (Paris Première, mercredi à
20h50). A noter qu’ils sont tous les deux sur des antennes « privées »
l’une appartenant à Patrick Drahi et l’autre dirigée par Christopher Baldelli (RTL
Group), qui font continuellement l’objet d’attaques de Radio France (groupe
public) sur la soi-disant main mise des groupes privés sur les médias français
alors que cette dernière est l’exemple même du non-respect du pluralisme
intellectuel.
Mais des Pivot et des Polac je puis vous en
trouver d’autres : Céline Pina, Elisabeth Lévy, Fatiha Boudjahlat, Zohra Bitan, des femmes
de courage et de gueule (ce qui pourrait satisfaire la présidente de France
Télévision)…
Pourtant, la libre manifestation des idées
est l’un des fondements de notre République. Elle est une source de progrès.
Elle est source d’ouverture et de vérité.
La liberté d’expression suppose le droit d‘exprimer
une opinion contraire à la majorité sans risque physique pour soi ou les siens,
sans risquer l’opprobre et les insultes.
Les entraves à la liberté d’expression se
multiplient : formatage médiatique de l’opinion, dictature du
politiquement correct, vérité historique officielle, dictature des minorités
agissante…
La liberté c’est la liberté d’exprimer ma
pensée. Je dois même avoir le droit de penser faux, de me tromper. J’ai le droit
d’argumenter avec sincérité mes opinions à condition de respecter celles des
autres.
Le gauchisme a perverti la conception
originelle de la pensée. En concourant à l’annihilation de l’individu, il a
bouleversé notre ordre des valeurs : le délinquant est une victime, l’enfant
est un adulte, le subalterne est l’égal du chef… Le mérite est nié, le succès
est méprisé, le travail est négligé. La collectivité prime sur l’individu et
les individus sont dressés les uns contre les autres. On ne veut plus voir qu’une
seule tête. Le collectivisme et l’égalitarisme en voulant tuer l’individu
conduiront à la guerre civile. Pour éviter cette guerre civile (des Français entre
eux en fonction de leurs origines ou de leurs religions, des hommes contre les
femmes, des femmes entre elles…) il faut détruire la liberté d’expression,
viendra alors l’unification des pensées.
Que faire ?
En premier lieu, si les citoyens ont des
droits ils ont surtout des devoirs (« où je vais »). Ensuite, il faut
reconstruire l’histoire familiale, l’histoire de la nation (« qui suis-jet
et d’où je viens »). Enfin, la responsabilisation individuelle doit être
la source de la responsabilité collective (« à quoi je sers »).
Il faut dès à présent rétablir les libertés
fondamentales et la première d’entre elles : la liberté de pensée, liberté
secrète, individuelle. Elle nécessite un enseignement philosophique : la connaissance
de son libre-arbitre (notamment j’ai le choix de faire le bien ou le mal, c’est
un choix personnel qui n’est pas dicté par une quelconque prédisposition ou destinée).
Elle exige un accès à l’information libre et honnête (l’honnêteté n’exclut pas
l’information subjective).
La liberté de pensée doit pouvoir s’extérioriser :
c’est la liberté d’expression. La principale limite à la liberté d‘expression
est définie par la conscience individuelle. L’auto-censure est saine lorsqu’elle
n’est pas commandée par un élément extérieur à la conscience. L’autre limite ne
peut être définie que par la loi, mais celle-ci doit être exceptionnelle. Cette
limitation ne doit avoir pour objet que d’assurer la liberté d’expression d’autrui.
Il n’y a jamais eu autant de lois restreignant
la liberté d’expression et pourtant les Français n’ont jamais autant été
intolérants. La libération de l’expression nécessite d’abord de redonner la
parole aux imbéciles en abrogeant les lois concernées. Ensuite, il convient de réaffirmer
les principes de la loi de 1881. Enfin, concernant internet, il faut interdire la
création de profils anonymes sur les réseaux sociaux.
Ainsi se fera la reconquête de la liberté d’expression
en France.
©Laurent SAILLY pour Méchant Réac !®
©Laurent SAILLY pour Méchant Réac !®