Maman, toi aussi tu as fait la guerre en Mai 68 ?
Sortez vos pavés, l’année prochaine on fête les 50 ans de
Mai 1968. D'ailleurs l'extrême-gauche antidémocratique de la France Insoumise se prépare au combat.
On verra alors qui se réclame encore du Général De Gaulle ?
Car tout le monde est gaulliste... (tout le monde sauf moi et Eric Brunet dans son
excellente chronique – encore une – de VALEURS ACTUELLES du 19 octobre 2015 que
je vous mets en lien).
Après, les déferlantes gaulliennes des candidats en tout genre
aux nombreuses élections de 2017, il va être difficile d’être gaulliste en 2018
pour celles et ceux qui rêvent d’une nouvelle révolution prolétarienne.
Difficile de toute façon d’être gaulliste pour tous les Français en 2018, que le Général
traitait comme des veaux et, qui ne supportent pas la moindre remarque de leur chef d’état
actuel (faut que je fasse gaffe je défends une fois encore Macron…. Je dois
faire de la fièvre).
"Maman tu l’as fait toi la guerre de Mai 68 ?"
(Vous verrez un peu plus loin pourquoi la question ne se
pose pas pour mon père).
A cette époque, ma mère (qui n’est pas encore ma mère, elle
le deviendra deux ans plus tard) a 19 ans. Mon père (qui lui est déjà son amant) est militaire de carrière dans la Marine Nationale et,
comme tout bon Marin, n’avait pas tardé à passer à
l’abordage et à la faire tomber dans ses filets.
Aussi, j’imagine difficilement
ma mère, douce et protectrice, accompagnée de son fiancé galonné, lancer des pavés à des hordes de CRS qui, à
cette époque, usaient de moyens de répression qu’il faudrait remettre d’actualité.
D’ailleurs, je repense à cette photo de famille où l’on voit mon père, droit
comme un « i » dans son uniforme, sa cravate noire en deuil de la
défaite de Gibraltar soigneusement nouée autour de son cou, et à côté de lui ma
mère (je dis ma mère car je crois me souvenir être sur la photo), en chemise à
fleurs et pantalon « patte d’eph’ » avec une allure « baba-coolisante »
- le « tarpé » en moins. Maman n’a pas dû faire la guerre en mai 68.
Moi, ma guerre je la ferai en 1986. Contre la réforme
Devaquet (J’entends encore ce doux texte repris en cœur par tous les lycéens :
« Devaquet, si tu savais, ta réforme où on se l’a met » dans une
ambiance frites-merguez de la fête de l’Huma). Réforme qui, trente années plus
tard je regrette, tant elle aurait été utile à nos universités.
Alors je l’avoue, j’ai manifesté contre cette réforme
Devaquet. Mais je n’ai pas une excuse, j’en ai deux. D’une part j’étais
manipulé par l’UNEF et SOS RACISME, les usines à socialos (et toc !) ;
et d’autre part, je voulais faire chier mon père. Je n’avais pas compris à l’époque
qu’il faisait ça pour me protéger. Mais comme le dit la chanson, « à
15 ans on n’a pas le cœur assez grand pour comprendre ces choses-là » (ou
un truc du genre).
"Alors Maman, cinquante ans plus tard tu peux bien me le dire…
tu l’as fait ou pas la guerre de mai 68 ? Et toi Papa, trente ans après, je te remercie de m’avoir
sauvé des griffes des gauchistes !" (ça aurait fait tache sur mon CV de Méchant Réac !
®).