Abolir les frontières ou construire des murs sont les deux périls qui nous guettent.
Les portes doivent être grandes ouvertes lorsqu’il s’agit de l’asile
politique. Il y va de notre dignité, de notre tradition. Mais le détournement
massif des procédures conduit à l’élargissement permanent du périmètre
d’appréhension de l’asile et entraîne sa dilution dans le grand fourre-tout des
droits individuels, ce qui aboutit à une bureaucratisation lourde et inefficace.
Il faut cesser de confondre entre ce qui relève de l’asile, d’une part, et
des choix de vie des individus, d’autre part.
Les défis migratoires sont devant nous.
Nous pouvons déjà constater ce qui se profile à l’horizon, avec les évènements
de Mayotte et en Guyane. À Mayotte, 74 % des enfants qui naissent le sont
de mères étrangères. Les Français de Mayotte sont déjà des étrangers chez eux
et, après avoir vu leur liberté réduite par l’insécurité, ils sont condamnés à
demeurer ad vitam aeternam les laissés-pour-compte de l’égalité
républicaine.
Si la France n’est pas en mesure de faire face à la pression
migratoire de moins de 1 million de Comoriens vers Mayotte, alors que les
deux îles ne sont séparées que par 70 kilomètres de pleine mer, comment l’Europe
pourrait-elle, demain, faire face à la pression migratoire de
2,5 milliards de personnes, s’exerçant sur des milliers de kilomètres de
côtes, et alors que la distance entre les deux continents n’est que de
14 kilomètres à Gibraltar et de 70 kilomètres avec le territoire
italien de Pantelleria ?
La situation de Mayotte est la conséquence d’une politique migratoire
rendue inefficiente par manque de volonté, par aveuglement, par angélisme et
par manque de moyens. Il faut doter l’État et la justice de solutions
innovantes de maîtrise des flux migratoires.
Restons maîtres de nos frontières, c’est la meilleure façon
d’honorer notre devoir d’humanité et de solidarité internationale.