Banlieues françaises : du communisme à l’islamisme
L’écroulement du bloc soviétique
ayant grandement diminué les capacités financières du parti communiste français
et engendré une « crise des vocations » parmi les lecteurs de Marx, la
clientèle traditionnelle du P.C.F. a fini par se défaire de la tutelle de la
place du Colonel-Fabien.
Mais les désastreuses
politiques de la ville menée à partir du deuxième septennat de François Mitterrand
puis Mitterrand/Chirac et par le couple Chirac/Jospin puis Chirac seul, n’ont
pas permis aux banlieues de revenir dans le giron de la République.
Les élites parisiennes se
désintéressant du sort des habitants de celles-ci, l’échec scolaire entrainant le
chômage, les quartiers dit « sensibles » sont restés à l’abandon. Des
territoires géographiques étaient à prendre (de la cave à des rues entières en
passant par les cages d’escaliers). Des territoires intellectuels étaient à
captiver – et surtout à capturer.
Les plus malfaisants se
sont orientés vers la délinquance et le trafic de stupéfiants. Les plus érudits
se sont réfugiés dans la religion du Coran. Les plus faibles, pas assez intelligent
pour faire parti de la seconde catégorie et pas assez fort physiquement pour
intégrer la première se sont radicalisés. Et les habitants de ses quartiers sont
devenus les premières victimes et premiers complices de fait.
Ainsi, comme à l’époque
féodale, s’est reconstituée une société composée de « ceux qui combattent »
(délinquants en tout genre), de « ceux
qui prient » (les religieux toutes tendances réunis) et de « ceux qui
travaillent » (le tiers état des banlieues dont sont extraits les « radicalisés »).
Entre ces groupes s’est mis en place un système social, les uns finançant les
autres, ceux-ci protégeant ceux-là, le tout dans une climat de violences et de
suspicions inouïes.
Peu à peu de la petite délinquance,
on est passé aux bandes organisées (black-blocs, réseaux de trafiquants) et,
de la religion musulmane, on est arrivé à l’islamisme. Ainsi, en un peu moins
de 20 ans (1988-2007), l’extrémisme politique des leaders PCF/CGT a laissé
place à l’extrémisme religieux des imams islamistes/salafistes.