Réformons la justice des mineurs : Les jeunes de 2017 ne sont plus les jeunes de 1945
L’affaire de la prof. menacée par une arme au sein de sa classe, précédée du lynchage de ce jeune dans la Val d’Oise fin septembre, pose une question qui se dédouble : celle du renforcement de la sanction pénale à l’égard des mineurs et celle de la majorité pénale.
Le gouvernement
doit maintenant se pencher sur la délinquance des mineurs
et des adolescents. Il faut en finir avec cette naïveté partisane qui refuse de
voir que notre monde est sombre. L’obscurantisme intellectuel crée l’obscurité
sociale. On
occulte ce qui crève les yeux et l'esprit, nier ce que le quotidien fait subir,
plaquer sur une réalité éprouvante des concepts inadaptés, se donner bonne
conscience en traitant ces « enfants et adolescents » comme si rien ne les
distinguait de tous les autres. Aujourd’hui, la théorie de l’excuse
systématique a assouvi le dogme de l'insécurité tranquillisée. Il faut recréer
le lien entre culpabilité et sanction, liberté et responsabilité.
Les psychologues de
l'enfance doivent être remis à leur place. Les enfants de 1945 ne sont pas ceux
de 2017. Ces « spécialistes » ont validé une théorie qui, aujourd’hui,
est battu en brèche par l'expérience et par le bon sens. Ce que la
transgression commise par un adolescent exige doit être encadrée par l’adulte
qui explique et sanctionne. Les tribunaux
correctionnels pour les mineurs récidivistes de 16 à 18 ans, créés en 2011,
étaient une excellente initiative de Nicolas Sarkozy et le fait que les
magistrats ne l'aient pas approuvée ne la rendait pas pour autant moins
nécessaire. Une circulaire de 2013 a mis fin à cette pratique.
L’ordonnance
de 1945 doit être réformée et transformée en « Code de la justice pénale des
enfants et des adolescents » amplifierait son caractère répressif.
L’excuse de minorité, notamment, doit être supprimée pour les mineurs de
16 à 18 ans et doit pouvoir être écartée pour les mineurs de plus de 13 ans, à
titre exceptionnel et compte tenu des circonstances de l'espèce et de la
personnalité du mineur ainsi que de sa situation.
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