Rédoine Faïd : l'évasion qui interroge

Me Guillaume Jeanson, porte-parole de l'Institut pour la Justice, a répondu aux questions de l'hebdomadaire Valeurs actuelles sur l'évasion de Rédoine Faïd. 

Quels dysfonctionnements ? Quelle responsabilité ?

« Il y a peut-être eu une défaillance », a osé la ministre de la Justice Nicole Belloubet, au micro d’Europe 1, ce matin. Faut-il voir dans cette déclaration une forme de déni de la part du gouvernement ?
Il faut peut-être moins y lire un déni qu’une volonté de minimiser à tout prix ce fiasco. Le succès de cette évasion n’en demeure pas moins extrêmement préoccupant. Il pointe les vulnérabilités de l’appareil pénitentiaire et continue de redorer le blason d’une des figures du grand banditisme les plus adulées par tous ceux qui rêvent déjà lui ressembler. La ministre de la Justice qui, pour mémoire, a déjà dû faire face au mois de janvier dernier à l’une des plus graves crises des prisons que son ministère ait connu, ferait bien de prendre la mesure de la gravité de la situation.
Les prisons ont en effet atteint un degré de violences et d’engorgement inégalé. Au 1er juin dernier, les chiffres de l’administration pénitentiaire sont passés à 70 408 détenus pour 59 871 places opérationnelles. Avant de songer à munir tous les détenus de téléphones dans leur cellule, ne pourrait-on donc pas d’abord chercher à sécuriser efficacement les prisons ? Le chantier est immense et il faut évidemment une hiérarchie des priorités. Se sentir obligé de rappeler une telle évidence apparaît aussi curieux qu’inquiétant.
Quels sont les moyens à mettre en place pour limiter voire empêcher ce genre d’évasion spectaculaire ?
Bien que pluriels, les régimes de détention demeurent encore bien trop uniformes dans notre pays. S’il faut sans doute pour certains profils délinquants des prisons dites « ouvertes », établissements peu chers, faciles et rapides à construire où les détenus travaillent, il faut sans doute également des prisons nettement plus sécurisées pour les profils délinquants les plus dangereux. Sur ce point, beaucoup reste à faire. Au micro de RMC, un surveillant de la prison de Réau a signalé qu’il n’avait qu’un sifflet pour faire face au commando armé de kalachnikov…
Il faut évidemment plus de moyens et d’équipements. Bien sûr tout ceci comporte une coût. Mais en concentrant les profils à risque sur certains établissements spécialisés et donc spécifiquement dotés, la menace pourrait être mieux contenue. Rappelons que la prison de Réau avait déjà fait l’objet de tentatives d’évasions, bien que moins spectaculaires, aux mois de mars et d’avril dernier.


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