La République en marche mais la Démocratie en veille
La stratégie du silence,
dans l’affaire Alexandre Benalla, menée par le président de la République est
incompréhensible et, à mon sens, contre-productif. Le président Macon croit-il
réellement pouvoir compter sur les congés d’été pour faire oublier le
comportement d’un de ses proches ?
Le silence, le président
de la République, ne le pratique guère. Celui qui, pendant sa campagne aux
élections présidentielles, avait assuré qu’il ferait de sa parole un bien précieux,
intervient sur tout et rien. Au point que nous avions oublier que l’Elysée avait
un porte-parole. Porte-parole qui, pour sa première grande intervention, va
mentir à la presse et aux Français. Nous y reviendrons. Le silence, pour autant,
n’est pas totalement ignoré par Emmanuel Macron. Souvenons-nous de l’épisode « SOS
Méditerranée » où l’Elysée était resté muet quant aux comportements de ces
associations qui favorisent le trafic des migrants. Seule la séquence de « gros
bras » entre Rome et Paris, après l’accueil du navire par l’Espagne, avait
libéré la parole présidentielle.
Le président de la République
ne doit pas se comporter comme un enfant dans une cour d’école en se réfugiant
derrière son grand frère.
Les violences exercées par
Alexandre Benalla sont illégales et illégitimes. Illégales parce que l’auteur
des faits n’avait rien à faire sur les lieux. Illégitimes parce qu’elles ne
sont pas constitutives de la légitime défense.
La sanction de mise à pied
de 15 jours (sans s’interroger sur le degré de celle-ci) relève du droit du
travail pour un salarié privé et du droit administratif pour les personnels de la
fonction publique. En aucun cas, elle ne peut se substituer au droit pénal
lorsque la faute reprochée peut être qualifiés de crimes ou délits. Aussi, le
secrétaire général de l’Elysée, chef de l’administration présidentiel, aurait dû,
en vertu de l’article 40 du code de procédure pénal, transmettre les informations
à sa disposition au procureur de la République. Lui seul, en vertu de la
séparation des pouvoirs, était en droit de conclure à l’opportunité des poursuites.
Le secrétaire de l’Elysée
doit être démis de ses fonctions.
L’intervention du porte-parole
de l’Elysée pose également question. Celui-ci a déclaré qu’Alexandre Benalla
avait été réduit à de simples fonctions administratives. De nombreuses vidéos
montrent ce même Alexandre Benalla au côté de Brigitte Macron le 13 juillet.
Pis on le trouve auprès des champions du monde sur les Champs-Elysées. Il s’agit
donc d’un mensonge si le porte-parole savait que l’auteur des faits poursuivait
ses fonctions initiales. Il s’agit d’incompétence s’il ignorait les faits révélés.
Dans les deux cas, il doit
démissionner.
La question de la présence
d’Alexandre Benalla, à plusieurs reprises, auprès des forces de l’ordre nous
interroge. Qui a autorisé cette présence ? Qui lui a remis les insignes de
la police nationale ? Pourquoi faire ? En tout état de cause, la
présence d’un civil dans Un dispositif de maintien de l’ordre, n’appartenant ni
aux forces de l’ordre ou à des services spéciaux ni à la presse, est
constitutive d’une faute grave. Le ministre de l’intérieur était-il au courant ?
Le préfet de police semble avoir découvert les faits.
Des sanctions doivent être
prononcées à l’encontre de ces deux hauts dignitaires.
Le président doit
rapidement prendre la parole au risque d’hypothéquer le reste de son quinquennat.
Les institutions sont bloquées et le fonctionnement de l’état est gravement mis
en danger.