« Economiquement incorrect » : D’où vient le pognon de dingue que la France dépense ?
N.B. : Sommes exprimées
en Milliard(s) d’Euros (Md€).
Depuis plusieurs mois nous
avons d’un côté le président de la République qui sait où va notre « pognon
de dingue » mais se demande à quoi ça sert et, de l’autre, les Français
qui ne savent pas où va notre « pognon de dingue » et se demandent qui en
profite.
Dans la mêlé, les « riches »
(dont je ne fais malheureusement pas parti), accusés de tous les maux, qui ne
participeraient pas à l’effort collectif. Ces « riches » qui se
vautrent dans la luxe et passent leur temps à chercher comment « planquer
le magot ».
Mais voilà, les croyances
populaires diffusées dans les esprits par des mouvements politiques qui rêvent
du « grand soir » ne résistent pas à la plus petite des analyses
économiques de base que pourrait réaliser un lycéen en terminal « sciences
éco ».
En France, il est de bon
ton de critiquer ceux qui ont réussi. Aussi la vox populi aime à désigner les « profiteurs
capitalistes qui oppriment la classe populaire ». Ainsi, d’une main armée
d’un marteau, ils cognent sur les fleurons de l’économie française et, de l’autre,
armée d’une faucille, rêvent de décapiter les grands exploiteurs que sont les
patrons de ces mêmes entreprises.
Ainsi, régulièrement, sont
mis sur l’enclume populaire des sociétés comme L’Oréal, Société Générale,
Vinci, Total, Véolia, Suez. Sur le billot sont souvent posés les têtes de Bernard
Arnaud (LVMH – dont Christian Dior), Vianney Mulliez (groupe Auchan), Yannick et
Vincent Bolloré (respectivement Havas et Vivendi), Arnaud Lagardère (groupe
Lagardère) ou encore Xavier Niel (groupe Iliad – dont Free) et Patrick Drahi (groupe
Altice – dont SFR).
LES 100 PLUS GRANDES
ENTREPRISES FRANCAISES : 58 Md€ (20% des
recettes)
Or, en 2017, les 100 plus
grandes entreprises françaises ont rapporté au budget l’Etat plus de 58
milliards d’euros :
10 milliards d’euros en
impôts sur les sociétés (17% de l’IS)
39 milliards d’euros en taxes
et contributions sociales sur le travail (18% du total)
8,4 milliards d’euros des
impôts de production (21% du total)
Elles ont participé à
hauteur de 13% du PIB français pour 208 milliards d’euros et emploient plus de
2 millions de salariés (soit 13% des emplois privés).
LES 10% DES FRANÇAIS LES
PLUS « RICHES » : 64 Md€ (23% des
recettes)
Rappelons la base : « ceux
qui paient l’impôt sur les revenus ont de la chance ».
En 2017, les 367.000
Français les plus « riches » (soit 1% de la population) se sont
acquittés de 30% de l’impôt sur les revenus soit 22 milliards d’euros. Aujourd’hui 10% des foyers fiscaux payent 67% de la
facture, c’est à dire les deux tiers ce que rapporte de l’impôt sur le revenu
soit 47 Md€.
En 2001 -
dernière année pour laquelle on dispose de données - les 10 % des ménages
les plus aisés ont payé 4.606 euros de TVA. La part de TVA acquittée par eux est
estimé à environ 17 Md€.
En économie le risque est de s'arrêter à « ce que l'on voit »,
sans réaliser l'importance de « ce qu'on ne voit pas ». Frédéric Bastiat
(1801-1850)
Malgré ce qui est affirmé dans
des déclarations démagogiques, il n’est pas possible de surtaxer ou surimposer les
« riches ». Toute réforme fiscale doit d’abord s’enquérir du « consentement
à l’impôt » de ceux qui y sont soumis. Nous l’avons vu avec l’augmentation
de la TICPE (taxe sur les carburants). Les « gilets jaunes » ont tous
dit que cette mesure avait constitué la goutte d’eau. Un renforcement de la
fiscalité sur la population française la plus riche et/ou sur les 100 plus
grandes entreprises françaises pourraient constituer cette goutte d’eau. Alors
certes, ils ne descendront pas dans la rue, mais risque de s’exiler, de délocaliser
la production de leurs entreprises, ou de casser les initiatives individuelles.
Nous avons l’exemple sous
les yeux. La mise en place de l’I.S.F. a permis de collecter 5 Md€ de recettes.
Ce qu’on ne dit pas c’est que, les Français qui ont voulu échapper à cet impôt
non consenti, a fait perdre 20 Md€ de recettes à l’Etat sur d’autres postes. Le
départ massif de cette catégorie de Français représenterait une perte de
recettes de plusieurs dizaines de milliards d’euros.
Il n’est pas possible d’obliger
quelqu’un à rester dans le pays, sauf à mettre un terme aux libertés individuelles.
De toute façon, l’économie française ne peut se suffire à elle-même (dépendance
énergétiques, produits de premières nécessités non créées en France, dépendance
financière via la dette) et une telle politique fiscale engendrait un isolement
que le pays ne supporterait pas.
Je crois qu’il est temps
pour les Français d’arrêter de se laisser monter les uns contre les autres. Il
y aura toujours des riches et des pauvres. Mais il est évident que tous les
Français ont droit à une vie décente et une juste rémunération de leur travail.
Il est aussi évident que chaque Français doit percevoir un revenu correspondant
à ses capacités, ses talents, ses vertus. Il est normal d’être justement
récompensé de ses initiatives en cas de succès. Dans tous les cas, il faut les
encourager.
Il faut lutter pour la liberté
et l’équité. La liberté et l’équité consistent à tirer tout le monde vers le
haut. Il faut éviter le syndrome « Robin des bois » : prendre
aux riches pour redonner aux pauvres. Notre société fonctionne depuis trop
longtemps à l’envers du bon sens. On cherche aujourd’hui à rendre les riches
moins riches et les pauvres moins pauvres (théorie égalitariste). Je vous
propose de vivre dans une société où les pauvres peuvent devenir riche sans s’en
prendre à ceux qui le sont déjà !
Un
article commun de Laurent Sailly pour les sites Méchant Réac ! ® et Gentil
Banquier !