Le libéralisme n'est pas ce que vous croyez...



La France n’a jamais connu de période libérale, si ce n’est la courte tentative de Raymond Barre.

Il existe de nombreuses formes de libéralisme que l’on peut résumer à deux approches d’une part l’approche conséquentialiste ou utilitariste et, d’autre part l’approche déontologique.

Pour les conséquentialistes, le libéralisme est justifié par les résultats auxquels il conduit, et pour lesquels il est légitime de considérer séparément des doctrines libérales dans chaque domaine (moral, religieux, politique, économique, etc…).
Pour les déontologistes, le libéralisme repose sur des principes philosophiques universels pour qui il n’existe qu’une seule doctrine libérale qui s’applique uniformément dans tous les domaines.
Toutes ces variantes ont en commun une préconisation forte qui en forme le noyau dur : limiter de façon stricte l’intervention de l’État, seules les justes limites à lui fixer différant selon les écoles.

Le véritable libéralisme est nécessairement de nature déontologique. Aussi, le libéral ne dissocie pas libéralisme philosophique et libéralisme économique. Aujourd’hui, le libéralisme trouve sa seule justification (ou sa condamnation) dans ses effets économiques. Le libéral n’est pas non plus lié à la théorie néoclassique de l’équilibre général (notamment au mythe du trop célèbre homo economicus – l’agent économique rationnel – ou de la concurrence « pure et parfaite »). Pour terminer, le libéral, que je suis, n’ignore pas les liens sociaux d’abord, n’en prône pas la disparition ensuite, et ne s’oppose pas à toute forme d’action collective.

DIDEROT : « aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres ».

Le libéralisme affirme des principes qui doivent être respectés par tous, en toutes circonstances et quelles qu’en soient les conséquences. Son dogme fondateur est « tous les hommes sont libres et égaux en droits ».

Il faut entendre par Liberté, le principe selon lequel « chaque être humain est libre d’agir comme il l’entend conformément à ses aspirations, à sa situation et à ses capacités. » Il en découle qu’aucun homme ne peut priver un autre de sa liberté d’agir. Pour autant, cette liberté d’agir reste contrainte par les lois de la nature. Ne transigeant pas avec le principe de Liberté, le libéral peut ainsi être qualifié de dogmatique (qualification que je revendique).

Ce principe (dogmatique) de Liberté est alors compatible avec toutes les autres règles (éthiques, philosophiques ou religieuses), à condition qu’elles ne commandent pas d’exercer une contrainte sur d’autres êtres humains.

BASTIAT : « N’attendre de l’État que deux choses : liberté, sécurité. Et bien voir que l’on ne saurait, au risque de les perdre toutes deux, en demander une troisième ».

Depuis Locke, Montesquieu et Benjamin Constant, les libéraux admettent la nécessité d’un État (au risque de sombrer dans le libertarisme). L’homme n’étant ni totalement mauvais, ni totalement bon, il convient de confier à l’Etat la protection de chacun contre tous les autres. Mais l’État, à la fois garant des libertés et dans la plus grave menace pour ces mêmes libertés qu’il est censé garantir, son action doit être strictement limitée à la défense des libertés individuelles. Son seul rôle est de permettre aux humains de « vivre ensemble », même s’ils ne sont d’accord sur rien d’autre que cette volonté de vivre ensemble. L’Etat n’a pas donc pas à intervenir dans d’autres domaines, par exemple la vie privée, la morale, la religion, et… l’économie. Il doit être parfaitement neutre.

CONDILLAC : « Une chose n'a pas une valeur, parce qu'elle coûte, comme on le suppose ; mais elle coûte, parce qu'elle a une valeur. Je dis donc que, même sur les bords d'un fleuve, l'eau a une valeur, mais la plus petite possible, parce qu'elle y est infiniment surabondante à nos besoins. Dans un lieu aride, au contraire, elle a une grande valeur ; et on l'estime en raison de l'éloignement et de la difficulté de s'en procurer. En pareil cas un voyageur altéré donnerait cent louis d'un verre d'eau, et ce verre d'eau vaudrait cent louis. Car la valeur est moins dans la chose que dans l'estime que nous en faisons, et cette estime est relative à notre besoin : elle croît et diminue comme notre besoin croît et diminue lui-même. »

Abordons le libéralisme économique, puisqu’il s’agit du principal accusé. Le libéral ne réduit pas l’économie aux simples instincts égoïstes de l’être humain. Le libéral prend l’homme tel qu’il est. Ses motivations sont trop diverses et les circonstances dans lesquelles il est placé trop variées pour résumer son choix dans un modèle mathématique. Seul l’ensemble des interactions effectives qu’il subit ou génère peuvent traduire sa volonté dans un espace, qu’on appelle le marché.

Mais le libéral ne prétend pas que le marché soit suffisant (avec sa fameuse main invisible). Il ne nie pas qu’il existe des contraintes physiques, géographiques ou climatiques dont aucune action humaine ne peut s’affranchir. Le marché n’est pas parfait. Pour autant, l’Etat (plus exactement les hommes qui le représentent) n’a pas plus que les autres les compétences pour corriger les défauts du marché.

Le marché a donc besoin de règles. Mais ces règles doivent être librement établies entre les intéressés. La seule sanction pour ceux qui ne les respectent pas doit venir des consommateurs. Dans un libéralisme modéré, le meilleur régulateur n’est donc pas toujours l’Etat.

MISES : « L’action humaine tend par elle-même vers la coopération et l’association ; l’homme devient un être social non pas en sacrifiant ses propres intérêts à ceux d’un Moloch mythique appelé la Société, mais en visant à améliorer son propre bien-être ».

Dans le libéralisme, la société doit être ce que les hommes, par leurs actions quotidiennes, décident librement qu’elle sera. Le libéral sait que l’homme est un animal social. Il trouve dans la société de ses semblables le moyen de sa propre survie et de sa propre satisfaction. Or, l’histoire nous montre que le comportement spontané de l’individu coïncide le plus souvent avec l’intérêt du groupe.

La société libérale n’est pas une juxtaposition d’individus égoïstes. Lorsque les hommes ne peuvent atteindre seuls un de leurs objectifs, ils s’associent volontairement en fonction de leurs intérêts individuels.

Dès lors toutes les actions collectives sont possibles. Chaque association peut se donner les règles de juste conduite qu’elle estime nécessaires, à la condition que celles-ci soient librement acceptées par ses membres, et dans la limite du principe libéral selon lequel « nul n’a le droit de priver un être humain de sa liberté d’agir comme il l’entend conformément à ses aspirations, à sa situation et à ses capacités ».

La société libérale ne rejette pas non plus la solidarité. Le libéral pense, en tant qu’homme, qu’elle est même un devoir. Mais il croit aussi que l’Etat n’a pas à intervenir dans ce domaine.

Enfin, la société libérale reconnait « l'individu comme juge en dernier ressort de ses propres fins, [à] croire que dans la mesure du possible ses propres opinions doivent gouverner ses actes » (Hayek) et s’oppose en cela au marxisme (théorie constructiviste).

DDHC 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».

Depuis 40 ans, l’Etat n’a jamais été aussi présent dans la vie des Français. Si nous avions connu une période libérale, nos compatriotes n’auraient pas comme premier réflexe de se tourner systématiquement vers l’Etat pour résoudre le moindre de ses problèmes.

L’Etat étant appelé à intervenir le moins possible, il ne représente pas un moyen de détenir le pouvoir dans le pays. Aussi, la démocratie libérale ne génère pas une caste d’hommes politiques comme nous connaissons en France avec ses hordes de conseillers et de technocrates qui, de droite comme de gauche, restent accrochés à leur siège au motif d’agir pour le bien commun.
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