Marguerite Stern : « Doit-on laisser les athlètes intersexes concourir avec les femmes ? »

Ce jeudi 1er août, la boxeuse Angela Carini a abandonné son combat face à l’athlète intersexe Imane Khelif au bout de 46 secondes d’affrontement. Alors que cette dernière avait été disqualifiée des championnats du monde de boxe l’an dernier pour avoir échoué aux tests de féminité, la décision de la laisser concourir aux JO interroge.

Marguerite Stern a publié, avec Dora Moutot, « Transmania » (Éditions Magnus). L'article de Méchant Réac ! "J'ai lu etv aimé « Transmania » (Éditions Magnus)" a été censuré par Blogger et n'est plus dispolnible sur ce blog.


Une polémique enfle sur les réseaux sociaux au sujet de deux athlètes qui viennent de faire leur entrée dans la compétition féminine de boxe : l’Algérienne Imane Khelif et la Taïwanaise Lin Yu-ting. Ce jeudi, la première adversaire d’Imane Khelif, Angela Carini, a choisi d’abandonner le combat au bout de 46 secondes seulement.


L’information a été révélée par le média Reduxx : Imane Khelif et Lin Yu-ting ont été disqualifiées des derniers championnats du monde de New Delhi l’année dernière, après qu’un test biologique a révélé qu’elles avaient un caryotype XY, c’est-à-dire mâle. Elles ont, par la suite, été autorisées à combattre avec les femmes aux JO de Paris. Pour rappel, d’un point de vue génétique, c’est la 23e paire de chromosomes qui détermine notre sexuation ; les femelles possèdent des chromosomes sexuels XX et les mâles des chromosomes XY.


En prenant connaissance de cet article, j’ai immédiatement tweeté qu’on avait affaire à des hommes infiltrés dans les rangs des femmes, avant d’effacer mon tweet pour le corriger ; il me paraît plus juste de parler de « personnes intersexes » plutôt que d'« hommes ». Étant donné que j’observe de plus en plus de personnes réagir comme moi, j’ai eu envie d’écrire cette tribune pour tenter de donner des pistes de compréhension sur un sujet un peu plus complexe qu’il n’y paraît.

Il arrive parfois que certaines personnes dites intersexes aient une anomalie génétique au niveau de cette 23e paire de chromosomes, et que certaines femmes soient par exemple X ou XXX. Certains hommes peuvent également avoir des chromosomes surnuméraires (cela arrive dans d’autres pathologies comme la trisomie 21) ; certains sont XXY, XXYY, XXXY- mais il n’existe aucun cas d’hommes n’ayant qu’un chromosome Y, car il faut obligatoirement un chromosome X, sans quoi la vie est impossible. Ces anomalies génétiques entraînent des problèmes de santé plus ou moins importants : infertilité, présence concomitante de caractères sexuels des deux sexes, problèmes osseux, cardiaques, hypertension, diabète, problèmes morphologiques, etc.

La définition de l’intersexuation varie d’une source à l’autre. Certains médecins considèrent qu’un problème hormonal (comme un excès de testostérone chez des femmes ou d’œstrogènes chez des hommes) peut également être considéré comme une forme d’intersexuation. La mutation ou le mauvais fonctionnement d’un gène normalement situé sur un chromosome sexuel peuvent également être considérés comme une forme d’intersexuation.

Pour revenir aux deux athlètes, l’hypothèse la plus probable est qu’elles sont atteintes de ce qu’on appelle la dysgénésie gonadique 46,XY (car aucune source ne fait état du fait qu’elles auraient transitionné). Cette pathologie est l’une des formes d’intersexuation les plus rares : vous avez un caryotype sexuel mâle (XY), et un organe génital externe femelle (une vulve). Cela est dû à une mutation ou à une erreur de fonctionnement du gène SRY, qui est habituellement positionné sur le chromosome Y, et qui est responsable de l’activation de la testostérone à partir de la huitième semaine après la fécondation. Lorsque tout se passe normalement, c’est-à-dire lorsque ce gène est bien présent sur le chromosome Y de l’embryon mâle, il va activer la production d’hormones qui enclencheront le processus de formation d’un appareil génital mâle. Mais, lorsque ce gène est déficient, c’est une vulve qui se forme, avec, à l’intérieur, soit des testicules non fonctionnels, soit des gonades indifférenciées.

Une fois cette hypothèse posée, il faut se demander quelle serait la solution à apporter. Doivent-elles concourir avec les hommes ou avec les femmes ?

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D’un côté, peut-on réellement dire à une personne qui a toujours vécu avec un appareil génital externe femelle qu’elle est un homme ? Se sentirait-elle à l’aise pour se changer dans des vestiaires à côté d’hommes pourvus de pénis ?

Et, d’un autre côté, il faut être clair : leur condition physique est bien différente de celle d’une femme. La dysgénésie gonadique 46,XY entraîne, la plupart du temps, une production de testostérone très supérieure à celle des femmes ; et cette hormone influe grandement sur les performances sportives (ça n’est pas pour rien que certains hommes l’utilisent comme produit dopant). Et puis, en dehors de l’aspect hormonal, en dehors du fameux gène SRY, plus de 3 000 gènes contribuent à la différence de musculature entre les femmes et les hommes. Ces personnes possèdent donc une condition physique plus proche de celle d’un homme que de celle d’une femme. Et il est assez effrayant qu’un homme puisse boxer contre une femme lorsqu’il s’agit de gagner et non de s’entraîner. Au-delà de l’injustice, il y a un danger, car on parle de porter des coups, pas de se mesurer à son adversaire sur un 100 m. Et cela rappelle forcément certains épisodes atroces, notamment celui où le combattant de MMA transgenre Fallon Fox avait littéralement éclaté le visage de sa concurrente Tamikka Brents.

Alors que faire ? Créer une troisième catégorie ? Pour un troisième sexe ? Il faut quand même préciser que l’intersexuation ne constitue en aucun cas la preuve de l’existence d’un troisième sexe au sein de l’espèce humaine. Seule la présence de gonades et de gamètes fonctionnels autres que les testicules, les ovaires, les spermatozoïdes et les ovules prouveraient l’existence d’un troisième sexe, preuve inexistante à ce jour. Et, la vérité, c’est que ces personnes, même si elles ont une vulve, sont anatomiquement plus proches d’un homme que d’une femme. Oui, c’est troublant.

De la même façon qu’on a créé les Jeux paralympiques pour donner toute leur place aux personnes handicapées, serait-il possible de créer une catégorie spéciale pour les personnes intersexes ? C’est une piste à étudier, mais compte tenu du très faible nombre de personnes intersexes (environ 0,018 % de la population), et de la diversité de ce qu’on nomme « intersexuation », cela semble un peu illusoire…

En bref, Lin Yu-ting et Imane Khelif sont-elles des femmes ? Non. Sont-elles des hommes ? Difficile de dire qu’un homme peut avoir une vulve… Méritent-elles d’être traitées de la même façon que les 600 hommes se déclarant femmes qui ont volé des podiums à des femmes ? Certainement pas. Que faire ? Je ne sais pas. La question s’était déjà posée avec Caster Semenya, qui souffrait de la même pathologie, elle se reposera à l’avenir, et il va falloir la régler. Et, pour cela, je pense qu’il est malhonnête de confondre les personnes intersexes avec les personnes trans. Car les premières portent en elles une dualité imposée par la nature, elles n’y peuvent rien. Les personnes trans, elles, choisissent volontairement d’accéder à cette forme de dualité et toutes les déformations corporelles qui vont avec. En attendant, la priorité est évidemment de faire attention à ne pas léser la majorité par souci d'« inclure » une minorité, et de protéger les femmes.

Marguerite Stern : « Doit-on laisser les athlètes intersexes concourir avec les femmes ? » (lefigaro.fr)

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