Boualem Sansal : « En ayant asservi la gauche et tétanisé la droite, les islamistes ont gagné la bataille de France »
L'essayiste algérien Boualem Sansal décrypte les réactions des forces politiques de gauche et du CFCM suite à l'annonce de l'interdiction de l'abaya à l'école par Gabriel Attal.
Atlantico : Que vous ont inspiré les réactions indignées d’une bonne partie de la gauche française -sur le fond comme dans le choix des mots- à l’annonce par Gabriel Attal de l’interdiction de l’abaya et du qamis à l’école ? Et à quoi les attribuez-vous : complaisance idéologique, clientélisme électoral, étalage de pseudo vertu « woke »…?Boualem Sansal : Ces islamistes sont des champions, avec des riens, de la ficelle et des bouts de chiffons, du prêchi-prêcha de bon samaritain qui n’y croit pas lui-même, des provocations puériles par écolières interposées, mais le tout inscrit dans un plan stratégique mondial peaufiné au cours des décennies, ils mettent la France sens dessus-dessous. On croirait bien, comme l’affirment leurs admirateurs, qu’ils ont gagné la bataille de France. Bilan à ce jour : ils ont asservi la gauche, tétanisé la droite et l’extrême-droite terrifiées à l’idée d’être traînées devant les tribunaux pour racisme, islamophobie et crime de guerre par la pensée. Ne parlons pas des autres, Renaissance, MoDem Canal-, Horizon (HOR), EELV sauve qui peut, ils sont aux abris.
La victoire des islamistes, qui n’ont ni parti politique ni accès aux médias, a été possible grâce au wokisme des uns, la lâcheté des autres, la roublardise des opportunistes et l’indifférence des passants. C’est contre tout ça qu’il faut se battre si on veut revoir le soleil briller sur la France. Attal a osé s’attaquer à la abaya, c’est bien, c’est un début, mais sait-il ce qui va lui tomber sur la tête, ses conseillers en islamologie lui ont-ils dit que les islamistes ont toujours mille fers au feu, prêts à l’emploi et qu’ils adorent frapper dans le dos au moment où l’on s’y attend le moins. Le vêtement musulman ne se réduit pas à l’abaya et au qamis, il y a le burnous, la kachabia, le saoural, le chèche, les sandales…, lesquels peuvent se porter de mille façons différentes et avec pleins d’accessoires grâce à quoi les mille et une obédiences islamiques se distinguent et se reconnaissent.
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