Luc Ferry: «Intégration ou assimilation?»

La question cruciale dans l'accueil des migrants n'est pas de choisir entre intégration et assimilation, mais de savoir si ceux qui viennent chez nous aiment notre pays ou pas.


La question nous tend en vérité un piège moral cousu de fil blanc. En gros et pour nous épargner des considérations alambiquées fort inutiles : l'intégration serait gentille et l'assimilation méchante, l'intégration serait de gauche, l'assimilation de droite attendu que l'intégration accueillerait fraternellement les différences alors que l'assimilation demanderait à l'étranger de renoncer à sa culture, à sa langue, bref, à son identité comme à ses racines pour se couler dans le moule qu'on lui imposerait de manière impérialiste.

C'est au fond ce que le pape François a dit à Marseille en termes plus choisis sans doute, mais qui néanmoins reviennent au même : « L'intégration, même des migrants, a-t-il déclaré, est difficile, mais clairvoyante : elle prépare l'avenir qui, qu'on le veuille ou non, se fera ensemble ou ne sera pas ; l'assimilation, qui ne tient pas compte des différences et reste rigide dans ses paradigmes, fait prévaloir l'idée sur la réalité et compromet l'avenir en augmentant les distances et en provoquant la ghettoïsation, provoquant hostilité et intolérance. Nous avons besoin de fraternité comme de pain.»

Luc Ferry: «Intégration ou assimilation?» (lefigaro.fr)

Les Français qui veulent limiter l'immigration ne sont ni racistes ni xénophobes. Simplement, ils ne veulent plus accueillir des migrants qui viennent chez nous avec l'intention de s'opposer à l'héritage des Lumières, à l'émancipation des femmes et à la laïcité.

Les Français qui veulent limiter l'immigration ne sont ni racistes ni xénophobes.