Les BRICS : une organisation disparate et liberticide - Par Jean-Philippe Delsol

A l’origine, les BRICS avaient vocation à réunir des pays peu développés mais en forte ascension pour leur permettre de peser au niveau mondial. Depuis 2011 cinq pays en étaient membres : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Fin août, ils ont élargi leur organisation à l’Iran, l’Argentine, l’Egypte, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Ethiopie. Comptant ainsi en leur sein trois des cinq pays les plus étendus du monde et les deux pays les plus peuplés, les BRICS représentent 46% de la population mondiale et 36% du PIB.


Mais désormais cette alliance disparate apparaît surtout comme le camp des pays opposés aux valeurs occidentales. Il s’agit d’un rassemblement de pays totalitaires (Chine, Iran), despotiques (Russie, Egypte, Arabie saoudite) ou pour le moins intolérants (Inde) et étatistes, populistes sinon collectivistes. La corruption y règne, le public et le privé se mélangent volontiers pour le profit d’une minorité, la démocratie n’y a guère de droits et les libertés essentielles n’y sont pas respectées.

Bien sûr la Chine en témoigne le mieux avec sa répression sauvage du Xinjiang et son système méthodique de coercition mis en place par le gouvernement à l’encontre des minorités religieuses et de tous les adeptes de la liberté. La Russie gouverne par la terreur, empoisonne ses opposants, tue les journalistes et préfère détruire ses anciens vassaux soviétiques (Géorgie, Ukraine…) plutôt que de les voir devenir plus développés qu’elle… L’Inde pratique un nationalisme exacerbé tandis que l’Iran et l’Arabie saoudite asservissent leurs populations à une loi de Dieu qui sert celle de leurs maîtres. Parmi bien d’autres, un enseignant retraité vient d’être condamné à mort au royaume des Saoud pour des tweets critiques du pouvoir ! Le général Sissi règne depuis 10 ans en dictateur sur l’Egypte et si sa fermeté a l’avantage de réduire l’islamisme, elle s’étend à toute la société dans le pays dont l’économie vacille. L’Afrique du Sud se détruit dans la corruption et dans son racisme à l’envers qui fait fuir les blancs et l’appauvrit. Au Brésil, Lula s’est fait réélire alors que ses condamnations pour corruption n’ont été levées que pour vice de forme. Dans l’Argentine populiste des péronistes, l’ancienne présidente Cristina Kirchner a été condamnée pour « administration frauduleuse » au préjudice de l’Etat, mais elle parade encore. Enfin l’Ethiopie et les EAU restent attachés à des autoritarismes respectivement ethnique et religieux.

Certains de ces pays sont plus riches que d’autres, surtout quand ils ont du pétrole, mais leur développement est toujours freiné par la domination de l’Etat et la limitation des libertés qui entravent la créativité personnelle et les échanges économiques autant que scientifiques et culturels dont le progrès est toujours le fruit. Plus encore que les autres BRICS, la Chine paye d’ailleurs aujourd’hui, dans une descente économique aux enfers, des années de contrôle, et donc d’abaissement, de la société.

A cet égard, en s’enfermant dans une posture anti-occidentale, les BRICS resteront handicapés. Car jusqu’à présent il reste vrai que c’est la liberté et l’ouverture de la société autant que la concurrence des idées et des biens qui ont permis, en Occident d’abord, mais ensuite dans certains pays d’Asie ou d’Amérique du Sud, la sortie de la pauvreté. Ce sont tout en même temps, l’état de droit, la démocratie, sous des formes diverses, et le marché qui ont produit un incroyable essor intellectuel et moral autant qu’économique.

Cependant il ne faut pas négliger la force des despotismes qui monopolisent les moyens de la société au profit de l’Etat et de ses ambitions fallacieuses. Le monde libre doit veiller à conserver ses constituants. A les perdre, il s’enlisera à son tour dans les marais des sociétés fermées. Le projet du Danemark d’interdire les autodafés du Coran, c’est-à-dire de criminaliser le blasphème ou le sacrilège, est le signe de cette soumission à un despotisme extérieur.

Les BRICS s’unissent pour déstabiliser notre civilisation et faire prévaloir leur mode de fonctionnement autoritaire. C’est leur droit, comme c’est le nôtre de le refuser et de continuer de penser que malgré tous les défauts des régimes libéraux, ils ne sont les pires qu’à l’exception de tous les autres. Ne serait-ce que parce qu’ils sont les seuls où le débat reste possible. Non seulement il ne faut pas ignorer le danger du projet des BRICS d’imposer des modèles mortifères de vie et de développement, encore moins s’y abandonner, mais il faut y résister en étant fier de notre modèle de société ouverte et en la fortifiant par le respect de ses règles constitutives de liberté, responsabilité, dignité et propriété.

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