Manger bio ou protéger l'environnement : cette étude qui montre qu'il va falloir choisir

Atlantico.fr : Une étude publiée dans Nature Communications met l'accent sur les niveaux importants d'émission de gaz à effet de serre de la culture biologique en Angleterre et au Pays de Galle. Quels sont les arguments développés par les auteurs ? En quoi remet-elle en question l'intérêt du modèle biologique dans le cadre d'une lutte contre le changement climatique ?

Gil Rivière-Wekstein : Cette étude, réalisée par des chercheurs de l'université de Cranfield (Grande-Bretagne) est certes nouvelle, mais les conclusions auxquelles sont parvenus les auteurs n'ont rien de surprenant. Elles confirment simplement ce qui a déjà été mis en avant dans diverses études, à savoir qu’en raison du manque de productivité de l'agriculture biologique, les effets sur l'environnement sont bien plus contrastés qu’on ne pourrait le croire. C’est le cas concernant les gaz à effet de serre, comme le démontrent ces travaux, mais aussi pour ce qui est de la biodiversité, par exemple.

Cependant, il serait erroné de généraliser ces conclusions, car l'agriculture ne se réduit pas à deux modèles : le conventionnel contre l’agriculture biologique. La réalité est plus complexe, avec des pratiques agricoles très variées tant en conventionnel qu’en bio. Cela étant dit, il est vrai qu’on observe en général une baisse de rendement d’environ 40% en moyenne entre ces deux types de modèle. Cela implique que lorsqu’on prend comme unité de mesure la quantité produite, il va de soi qu’avec un rendement inférieur, on a besoin de davantage de surface pour produire la même quantité. D’où la nécessité de transformer des prairies en surfaces agricoles, ou alors - dans le cas où on manque de prairies –, en important les denrées alimentaires de l'étranger. Dans les deux cas, il y a automatiquement une augmentation des gaz à effet de serre. En effet, lorsque des prairies sont converties en cultures, on libère le carbone qui y était séquestré. Et pour les importations, ce sont soit des prairies soit des zones forestières qui sont exploitées, libérant donc du carbone, auquel viennent ensuite s’ajouter les gaz à effet de serre dus au transport. 

Enfin, n’oublions pas que l'agriculture biologique se prive de tous les produits de synthèse. Y compris des engrais de synthèse. En AB, seuls sont autorisés les engrais organiques, qui viennent des élevages. Une augmentation considérable des surfaces cultivées en AB implique donc une augmentation dans les mêmes proportions du nombre d'élevages afin d’obtenir ce type d’engrais. C’est l'un des grands paradoxes de l’AB ! Car plus d'élevages impliquent également davantage de gaz à effet de serre.

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