Tragédie du Mali : la gratitude de Romain Salles de Saint-Paul


Le 25 novembre dernier, la France a appris qu’elle avait perdu treize de ses soldats participants à l’opération Barkhane au Mali. Comme à chaque fois, l’annonce de la perte de soldats morts en opération a provoqué de multiples réactions qui en disent long sur notre pays. Il y a d’abord l’émotion et le chagrin face à ces treize vies fauchées et l’unanimité dans l’hommage à ces jeunes hommes qui avaient fait du service de leur pays une vocation. Il y a eu bien sûr de la dignité mais aussi, et c’est fatal de la récupération et des surenchères. Mais cette fois-ci, et de façon inhabituelle, un débat sur la nécessité de l’intervention française au Mali. Ce débat est nécessaire, disons même indispensable, devant le sentiment d’impasse voire d’inutilité que l’on ressent encore plus fortement face au sacrifice de ces jeunes hommes. Mais normalement à la guerre, on rend d’abord les honneurs aux soldats tombés, avant de discuter des nécessités politiques et des stratégies employées. On ne va pas faire ici le procès de ceux qui ont mis la charrue avant les bœufs, cela serait dérisoire, et si certains ont pu se disqualifier, c’est leur problème.

En revanche on s’autorisera à distinguer l’un des 13 sacrifiés, non pour lui attribuer une place qui l’éloignerait de ses camarades unis avec lui dans la mort, mais parce que son histoire nous dit quelque chose sur la France, et ce quelque chose nous renvoie à nos responsabilités à tous vis-à-vis de ce pays. En regardant les photos des soldats disparus, on voit parmi eux un visage grave aux traits un peu amérindiens. Et l’on apprend que né de parents inconnus à Bogotá il y a 35 ans, le brigadier-chef Romain Salles de Saint-Paul est passé d’orphelinat en orphelinat dans la capitale colombienne, avant d’être adopté à l’âge de cinq ans et demi, avec sa sœur cadette, par Philippe Salles de Saint-Paul. Celui-ci témoigne : « Je savais que la mission était dangereuse. Avant qu’il ne parte, je lui ai dit que je l’aimais, qu’il devait être prudent. Il m’a répondu qu’il ferait aux mieux mais que de toute façon, il ferait son devoir jusqu’au bout. »  Ce garçon, engagé à 25 ans comme soldat du rang avait fait ce choix pour disait-il « rendre à la France ce qu’elle avait fait pour lui ». Dans l’émotion que l’on ressent face à l’expression de cette gratitude, au chagrin de la perte d’un frère s’ajoute comme une fierté d’appartenir à un pays capable de susciter un tel attachement. Et l’on pense en écho à la déclaration de Fleur Pellerin à son départ du ministère de la culture : « Il y a peu de pays au monde où une enfant trouvée dans les rues d’un bidonville, d’un pays en développement, et adoptée par une famille modeste, dont la généalogie est faite d’ouvriers, de domestiques, puisse un jour se retrouver ministre de la Culture. » Mais surtout, on se rappelle le prince géorgien Dimitri Amilakvari, héros de la France libre, combattant de Bir Hakeim, et fait Compagnon de la Libération sur le front des troupes par Charles De Gaulle en personne. Il avait dit : « Nous n’avons qu’une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l’accueil qu’elle nous a réservé : nous faire tuer pour elle. » Le 24 octobre 1942 à El Alamein, la mort au combat accomplira l’engagement.
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