Taïwan : comment tout a commencé - Par François-Guillaume Lorrain



Par son statut historiquement à part, l’île a été un objet qui a servi les projets de deux superpuissances, les États-Unis et la Chine.


Nancy Pelosi se souviendra longtemps de sa halte taïwanaise. Ces quelques heures passées sur l'île resteront comme le symbole de la fermeté des États-Unis et de Joe Biden sur ce dossier, qui s'invitera aussi au cœur des prochaines élections américaines. De l'été 2022, on retiendra deux parcours chaotiques, scrutés à la loupe et gros de promesses ou d'orages : l'odyssée du premier cargo de maïs sorti du port d'Odessa et la tournée asiatique de la présidente de la Chambre des représentants. Celle-ci avait 9 ans lorsque l'île de Taïwan, qu'on appelait encore Formose (la « belle », en portugais), est devenue une priorité pour les États-Unis. C'était en 1949. Au lendemain de la proclamation de la République populaire de Chine, l'armée de Mao Zedong s'apprêtait à avaler les derniers nationalistes réfugiés à Taïwan à l'automne 1949. C'était les Hollandais qui avaient encouragé au XVIIe siècle la colonisation par les Chinois de cette île peuplée d'aborigènes. Un temps considérée déjà comme une base arrière par ces Chinois pour reconquérir la Chine continentale en faveur de la dynastie Ming, Taïwan avait obtenu dès 1885 un statut à part, autonome, dans la Chine des Qing mandchous.

Les conférences de Potsdam et de Yalta spécifièrent qu'elle devrait revenir à la Chine, une fois libérée des Japonais qui l'occupaient depuis 1895, un argument encore invoqué par Pékin. Agacés par l'intransigeance de Tchang Kaï-chek (Jiang Jieshi), les États-Unis se résignaient donc à cette chute lorsque, le 25 octobre 1949, les communistes orchestrèrent un débarquement sur l'île de Quemoy (Kinmen), située juste en face de leur côte orientale. Quemoy prise, la route serait libre jusqu'à Taïwan. Mais cette opération amphibie fut un désastre : près de 6 000 morts pour la RCP. Un coup d'arrêt qui sauve doublement les nationalistes. L'administration Truman s'avisa que le cheval taïwanais n'était peut-être pas si mauvais. Double morale de l'histoire : quand vous êtes faibles, aidez-vous d'abord, les puissants viendront vous aider ensuite ; les Ukrainiens en savent quelque chose. Et il suffit parfois d'un rien, une petite bataille, un petit sursaut, pour enclencher un rééquilibrage qui dure encore.

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