Pourquoi la retraite par répartition relève du pillage et non de la solidarité - Par Ferghane Azihari

La vraie solidarité intergénérationnelle consiste pour les parents à être prévoyants pour assurer à leurs descendants un meilleur sort que le leur.

« L'histoire des sociétés, dit le manifeste du Parti communiste, n'a été que l'histoire des luttes de classes : hommes libres et esclaves, patriciens et plébéiens, barons et serfs, maîtres de jurandes et compagnons ; en un mot, oppresseurs et opprimés. » À quoi d'aucuns ajouteraient la lutte des âges à laquelle se livreraient les jeunes et les séniors, au cœur de l'actuelle réforme des retraites. Loin de l'image du vieillard indigent qui hante notre imaginaire, les séniors concentrent désormais la majeure partie du patrimoine. Faut-il y voir une anomalie ?

La détention du patrimoine par les plus âgés est en réalité la norme historique. Dans Le Capital au XXIe siècle, Piketty montre que la seule période qui déroge à cette loi est celle des deux guerres mondiales. Les destructions, l'inflation, les faillites et les expropriations ont fait table rase du passé.

On s'abstiendra cependant d'assimiler cette période à un âge d'or, même pour les jeunes qui, selon Piketty, « n'avaient pas grand-chose à perdre » lors de ces cataclysmes au motif qu'ils avaient individuellement peu de patrimoine. Cette désinvolture et cette vision nombriliste de l'économie négligent le fait que la destruction du capital d'un pays affecte le niveau de vie de tous et pas seulement celui des possédants. L'enfant qui vécut en 1945 n'a tiré aucun profit des pénuries et de la destruction des infrastructures dont il bénéficiait en tant qu'usager au motif que son grand-père devenait aussi misérable que lui..

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