«Retraites: on a tout essayé, sauf ce qui marche, la capitalisation!» - Par Jacques Garello
Pour Jacques Garello, professeur émérite à l’université Aix-Marseille, il est vain de vouloir sauver le système de retraites par répartition. Le principe même d’une retraite étatiste et collectiviste devrait être remis en cause.
On a tout essayé, sauf ce qui marche. Comme les précédents, ces «réformateurs» devraient avoir en tête la prédiction que Frédéric Bastiat faisait en 1840, un siècle avant l’apparition d’un système de Sécurité sociale confié à l’État: «Les abus iront toujours croissant, et on en reculera le redressement d’année en année, comme c’est l’usage, jusqu’à ce que vienne le jour d’une explosion. Mais alors on s’apercevra qu’on est réduit à compter avec une population qui ne sait plus agir par elle-même, qui attend tout d’un ministre ou d’un préfet, et même la subsistance, et dont les idées ont été perverties au point d’avoir perdu la notion du droit, de la propriété, de la liberté et de la justice.»
C’est dire que le principe même d’une retraite étatiste, jacobine, obligatoire et collectiviste devrait être remis en cause. Avant toute réforme, il faut se demander s’il faut réellement «sauver le système de répartition».
Certes, un grand pas a été fait récemment par Élisabeth Borne. Elle a clairement expliqué aux téléspectateurs français que notre système actuel devra exploser dans les prochaines années si une profonde réforme (celle qu’elle propose) n’est pas adoptée. Elle a raison, et elle a tort. Elle a raison quand elle dit que dans un pays vieillissant le système dit «par répartition» est en grand danger. Quand il y a de moins en moins de jeunes en activité qui cotisent et de plus en plus de retraités pensionnés, il faut ou bien accroître les cotisations ou réduire les pensions, le recul de l’âge de la retraite agit des deux côtés: on cotise plus longtemps, et on est pensionné plus tard.
