G.-W. Goldnadel : Cette loi détestable qui dit combattre la haine
Décidément,
ce gouvernement que certains libéraux se plaisent à croire de droite est
gouverné sociétalement par l'idéologie de gauche. La semaine dernière, la
ministre de la justice annonçait un projet de loi qui ôterait au dispositif en
vigueur la possibilité de réprimer pénalement les mineurs délinquants entre 10
et 13 ans, à une époque où ils n'ont jamais été aussi dangereux, à commencer
pour les autres mineurs.
Cette
semaine, voilà que la député marcheuse Laetitia Avia propose d'obliger
financièrement les plateformes électroniques à censurer les messages haineux.
Fort bien ; quel être humain empli d'humanité et de raison ne déteste pas la
haine ? Sauf que. Sauf que la définition de la haine est chose subjective et
que, par exemple, certains sujets assujettis à l'idéologie encore
médiatiquement dominante pensent que les contestations de l'islam politique ou
de l'immigration islamique illégale sont constitutives d'un “discours de haine”
islamophobe. Cela tombe à pic, puisque précisément, la première version de la
proposition Avia visait expressément le concept fumeux mais cher aux censeurs
du CCIF et des Frères Musulmans d'“islamophobie“…
Des censures politiquement correctes
Sauf que les
plateformes, déjà, dans leur désir de censurer les comportements répréhensibles,
font preuve d'un comportement politiquement correct à géométrie variable, en
réprimant bien davantage la “fachosphère” qu'une “bolchosphère” ou une
“islamosphère” dont la non-existence dans le vocabulaire médiatiquement
disqualifiant ne doit rien au hasard.
On peut
légitimement craindre que cet encouragement à la censure assorti de menace
financière poussera encore davantage les plateformes sur cette pente sélective
déjà observée.
Sauf que —
monument de sottise ou d'hypocrisie — encore qu'il n'existât aucune
incompatibilité, la proposition en marche s'en remet avec confiance au CSA pour
arbitrer en appel le bien fondé de l'attitude des plates-formes ! Si une
autorité se sera disqualifiée ces dernières années, en se distinguant par son
parti pris idéologique c'est bien celle qui morigéna les Grandes Gueules pour
avoir moqué la new-yorkaise Nafissatou Dialo mais qui refusa de répondre quand
un employé du service public audiovisuel qui ne se couche pas de bonne heure
souhaita ouvertement la mort rapide du président élu demeurant Washington.
En réalité
cette loi qui se profile est politique et liberticide et traquera bien
davantage la liberté qui dérange que la haine qui démange. Un esprit chagrin
pourrait voir dans cette proposition funeste, le désir inavouable d'une
idéologie qui perd pied de reprendre la main qui tient les ciseaux.
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