Sommet des Brics à Kazan : une avancée stratégique russo-chinoise - Par Renaud Girard

Le sommet des Brics, organisé ce mardi 22 octobre 2024 à Kazan, en Russie, montre que Poutine n’est pas devenu un paria des relations internationales. Et la Chine devrait profiter de cette réunion pour avancer dans sa stratégie de dédollarisation des échanges mondiaux. Analyse Renaud Girard.



Face à l’agression russe contre l’Ukraine de février 2022, les Occidentaux, conduits par l’Amérique, ont adopté une triple stratégie, militaire, économique, diplomatique. Premièrement, il s’agissait, militairement, de fournir, en quantité, du renseignement et des armes sophistiquées à la valeureuse armée ukrainienne, tout en finançant généreusement le fonctionnement d’un État ukrainien subitement privé de ses recettes normales. Cela a bien marché puisque l’État de M. Zelensky est toujours debout et que ni Kharkiv, ni Kiev, ni Odessa n’ont été prises par l’armée russe.

Deuxièmement, on voulait affaiblir l’économie russe par une politique de sanctions généralisées. Cela n’a marché qu’à moitié. Car si les banques, les compagnies aériennes et l’informatique russes ont accusé le coup, la Russie a réussi à trouver de nouveaux débouchés pour ses exportations énergétiques. Parallèlement, l’industrie européenne s’est tiré une balle dans le pied en achetant du gaz américain à trois fois le prix du gaz russe. Troisièmement, il y avait la volonté d’isoler diplomatiquement la Russie, de faire de son président un paria des relations internationales. Cela n’a pas marché, comme en témoigne le sommet des Brics, organisé ce mardi 22 octobre 2024 à Kazan, jolie ville arrosée par la Volga, capitale de la République du Tatarstan, qui est l’une des 21 républiques de la Fédération de Russie.

Bien qu’inculpé de crimes de guerre par la Cour pénale internationale de La Haye, le président russe, Vladimir Poutine, va, chez lui, à l’occasion de ce sommet, serrer la main au président chinois, Xi Jinping, au premier ministre indien, Narendra Modi, au président turc, Recep Tayyip Erdogan, au président iranien, Massoud Pezechkian, ainsi qu’à beaucoup d’autres dirigeants. Trente-deux pays ont confirmé leur participation au sommet des Brics, y compris le Brésil et l’Afrique du Sud, qui sont membres fondateurs de cette organisation créée en 2009 pour réformer un système financier international (FMI, Banque mondiale, etc.) jugé inféodé aux Américains. Une vingtaine de chefs d’État ont annoncé qu’ils feraient le voyage de Kazan pour s’entretenir avec le président russe. On a connu, dans l’Histoire, des parias plus isolés que cela.
Sommet des Brics à Kazan : une avancée stratégique russo-chinoise
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