La France, puissance déclassée ? - Par Julien Peyron
Paris n’a pas complètement renoncé à ses ambitions géopolitiques et stratégiques, malgré un budget défense insuffisant et une armée « à l’os ».
Deux coups de sifflet retentissent dans le centre de commandement du Forbin, la frégate antiaérienne qui protège le porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée centrale. Amin, expert en système de combat, a repéré un point suspect sur les écrans. En pointant ses radars vers l'aéronef, probablement un hélicoptère vu sa position statique, il détecte que celui-ci est en train d'envoyer des messages chiffrés. « Toutes les caractéristiques du snooper », conclut le jeune officier, qui connaît par cœur le mode de fonctionnement de ces appareils chargés de repérer et de communiquer la position d'une flotte.
Aussitôt alerté, le commandant du « Charles » change de cap. Il était temps : cinq points apparaissent sur les moniteurs et se rapprochent à toute vitesse pour tenter de percer les défenses antiaériennes du groupe aéronaval français. Mais en arrivant à l'endroit où il pensait trouver le porte-avions, l'escadron de chasseurs hostiles survole une mer vide. La flotte a eu le temps de virer de bord. « Nous avons été plus rapides, sourit le jeune gradé dans sa combinaison ignifugée. Le temps qu'ils réalisent leur erreur, cela nous a suffi pour les abattre. » Une riposte virtuelle, car aucun des missiles Aster du Forbin n'a quitté son silo de tir. Il s'agissait d'un exercice. Les avions ennemis étaient joués par des Rafale qui avaient décollé un peu plus tôt du Charles de Gaulle.
