Philippe Séguin, dix ans, déjà


Philippe Séguin est mort le 7 janvier 2010: dix ans déjà. Un destin inachevé, sans doute. Les plus hautes fonctions qu’il ait exercées sont celles de ministre des affaires sociales et du travail et de président de l’Assemblée nationale. Il fut pourtant le dernier visionnaire. Son discours de 1992 à l’Assemblée nationale sur Maastricht et sur la mondialisation fut proprement prophétique comme le souligne dans le Figaro de ce matin M. Arnaud Teyssier (accessible aux abonnés). Réécoutons-le: ce fut l’un des derniers grands moments de feue, la démocratie française. Il avait une prescience des dangers menaçant la démocratie française, la rupture entre le peuple et sa classe dirigeante et le chaos.  Sa force tenait à une exceptionnelle intelligence de l’histoire, inégalée depuis lors. Sans doute était-il desservi par un caractère complexe, mélange de fermeté ombrageuse et de pusillanimité. Trop intelligent pour se plier aux normes de la politique politicienne?  Comme l’Albatros, Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. Son malaise frappait tous ceux qui l’ont connu. Mais surtout, il est tombé devant la médiocrité de l’époque et la conjuration des médiocres qui triomphe aujourd’hui en plongeant la classe dirigeante française dans une vertigineuse crétinisation et la France dans une logique de saccage et de destruction.

Maxime Tandonnet



Homme d'État tempétueux, exigeant et solitaire, Philippe Séguin (1943-2010) fait aujourd'hui figure de visionnaire. Il comprend très tôt les ressorts profonds de notre crise démocratique, due à une dérive des institutions de la Ve République ainsi qu'à la soumission de la classe politique face aux défis cruciaux de l'Europe et de la mondialisation. Le jeune Français venu de Tunisie délaisse vite ses premiers engagements politiques pour rallier de Gaulle. À 20 ans, il adhère à l'idée d'une France fidèle à ses rêves d'enfant, mais indépendante et tournée vers l'action. Député des Vosges à 35 ans, maire hyperactif d'Épinal pendant quatorze ans, ministre remuant des Affaires sociales sous la cohabitation Mitterrand/Chirac, président hors norme de l'Assemblée nationale, enfin candidat sacrifié à la mairie de Paris, son indépendance d'esprit le laisse toujours en marge de son parti, le RPR, de la politique classique et de ses compromis. Dès 1992, conduisant la bataille contre le traité de Maastricht, il fut l'homme capable de dire non.
Grâce à des archives et des témoignages inédits, Arnaud Teyssier fait revivre cette personnalité inclassable en son époque, afin de mieux éclairer les incertitudes de la nôtre. 
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