Henri Guaino: «En France, nous sommes entrés dans un engrenage qui peut devenir incontrôlable»

Il n’y a aucune indulgence à avoir avec les casseurs professionnels et les militants violents qui veulent renverser l’ordre social, estime Henri Guaino.


Henri Guaino appelle cependant à ne pas faire durer et croître la tension car, rappelle-t-il, la violence est un phénomène épidémique et mimétique qui peut tout emporter. Il est urgent, selon lui, de tenir compte de l’ampleur de l’opposition au projet de réforme des retraites. Opposition qui, à ses yeux, va bien au-delà des manifestants et témoigne de la révolte de la France qui travaille confrontée aujourd’hui à l’inflation et depuis la fin des Trente Glorieuses à la dégradation de sa situation. À cette frustration sociale s’ajoute, pour Henri Guaino, une frustration démocratique liée à des causes profondes et aggravée par les conditions de l’élection présidentielle de 2022, où beaucoup de Français ont voté au second tour par défaut. Pour sortir de la crise par le haut, il propose de laisser l’Assemblée se prononcer lors d’une deuxième lecture ou de laisser le peuple trancher par référendum.


LE FIGARO. - Jusqu’où le conflit social autour de la réforme des retraites peut-il aller?

Henri GUAINO. -
Nul ne peut plus prédire jusqu’où ira ce conflit, ce qui en soi est inquiétant. Il faut dire que depuis le début, ce conflit n’est pas un conflit social ordinaire dans lequel une catégorie de la population se battrait pour défendre ses intérêts, mais une révolte qui traverse toute la société. Une société qui est au bord de la rupture, à bout de nerfs, qui ne cesse depuis la fin des Trente Glorieuses d’encaisser des chocs violents, dont on exige de la part de ceux qui travaillent toujours plus de sacrifices sans que rien s’améliore, bien au contraire et qui vient encore d’encaisser la pandémie et maintenant l’inflation sans que les salaires suivent. Cette réforme des retraites, c’était, dans ces circonstances, le sacrifice de trop et la société, dans ses tréfonds, au moins pour les deux tiers, sinon les trois quarts d’entre elle, et plus encore pour les actifs, n’a eu qu’un cri: «Assez!» La plupart des Français avaient besoin que ce cri fût entendu et compris. Ils ont eu le sentiment qu’on leur répondait «Causez toujours», ou «Criez autant que vous voulez, vous vous fatiguerez avant nous». Rien de tel que de donner le sentiment de jouer la politique de l’usure pour transformer une protestation en épreuve de force entre le peuple et le pouvoir. Il faut avoir conscience que c’est un engrenage psychologique qui peut devenir incontrôlable.


Il est urgent de prendre au sérieux l’ampleur et le raidissement de l’opposition au projet avant qu’elle ne devienne une opposition radicale à la personne du président et à celle du premier ministre.

Il n’y a pas de problème macroéconomique des retraites et s’il y a quelque chose à discuter aujourd’hui c’est du niveau des salaires sur lesquels sont prélevées les cotisations.

Ne pas voter la censure, c’est accorder la confiance au gouvernement.
https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police