25 octobre 1415 : Azincourt, la chevalerie française paye l'impôt du sang


Azincourt, un joli nom de village, le vague souvenir d'une bataille perdue. Ce 25 octobre 1415, il pleut dru sur l'Artois. Quelques milliers de soldats anglais se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre. Bottés, casqués, cuirassés, armés jusqu'aux dents, brandissant fièrement leurs étendards, tout ce que la cour de France compte d'aristocrates se précipite pour participer à la curée. Ils ont bien l'intention de se couvrir de gloire, dans la grande tradition de la chevalerie française. Aucun n'en reviendra vivant. Un désastre grandiose ! Des milliers d'hommes [6000 morts dont plus de 500 chevaliers côté français, 10 fois moins côté anglais (dont 13 chevaliers)] sont massacrés dans un affrontement sanglant d'autant plus désastreux que cette bataille - qui, sur le papier, ne pouvait être perdue par les hommes du roi de France - était parfaitement inutile.


En 1414, le nouveau roi d'Angleterre, Henri V, reprend à son compte les ambitions d'Édouard III : soit par la négociation, soit par la guerre, il entend obtenir, à défaut du titre royal, une partie du royaume de France. Un an plus tard, il y lance sa première expédition et sa chevauchée se termine par la victoire d'Azincourt, le 25 octobre 1415, en Picardie : inébranlables sur leurs positions défensives, les Anglais accablent de leur tir la chevalerie démontée. La journée est un massacre de la fleur de la chevalerie française ; elle demeure pourtant sans aucun résultat stratégique ni politique pour Henri V. Victoire de l'archer sur le chevalier, victoire du soldat libre et léger sur la montagne d'hommes et de chevaux confondus : Azincourt, pourquoi ? Dès la fin du Moyen Âge, la France était en retard d'une guerre, triste France du roi fou et des routiers pillards que racontent chroniques et complaintes, mandements et lettres de rémission, à l'époque où la vie avait "l'odeur du sang et des roses".

La bataille d’Azincourt marque l’apogée des succès anglais pendant la guerre de Cent Ans et l’un des plus terribles désastres militaires français dans cet interminable conflit qui a commencé en 1337 et qui a déjà été marqué par les défaites de Crécy (1346) et de Poitiers (1356).

C'est la personne d'Henri V qui est à l'origine de cette bataille sanglante. Récent roi d'Angleterre, il monte sur le trône en 1413, le deuxième souverain issu de la dynastie des Lancastre souhaite la guerre. Son caractère belliqueux est particulièrement observable avec Azincourt. Désireux de trouver une raison pour attaquer le territoire français, Henri demande que la quasi-totalité de la côte atlantique soit soumise à son autorité et que la jeune fille du roi Charles VI, Catherine, lui soit accordée en mariage avec une dot fortement élevée. Le refus ne se fait pas attendre et donne une bonne raison aux Anglais pour investir le territoire français.

En août 1415, le jeune roi d’Angleterre Henri V de Lancastre a débarqué dans l’estuaire de la Seine avec une armée de 10 000 hommes, dont 6 000 archers. Le moment est bien choisi : le roi de France, Charles VI, est fou, et le royaume en pleine anarchie, divisé entre les partisans du duc d’Orléans, les Armagnac, et les Bourguignons de Jean sans Peur.

Pourtant, l’affaire commence mal pour Henri V, qui met plus d’un mois pour s’emparer d’Harfleur. Son armée, décimée par la dysenterie, réduite à 7 000 hommes, doit alors opérer une retraite précipitée vers Calais, port anglais, pour rembarquer vers l’Angleterre. Car des forces françaises considérables se sont rassemblées et tentent de lui barrer la route. Elles sont dirigées par des princes divisés sur la tactique à adopter : les « anciens » – le duc de Berry, soixante-quinze ans, le maréchal de Boucicaut, le connétable Charles d’Albret – sont portés à la prudence par les souvenirs de Crécy et de Poitiers, et voudraient qu’on laisse les Anglais rembarquer ; les « jeunes » – Charles d’Orléans, vingt-quatre ans, Jean d’Alençon, trente ans, Jean de Bourbon, trente-trois ans – rêvent au contraire d’en découdre et se disent certains de battre les Anglais, qui sont trois fois moins nombreux, et qui sont malades, affamés, démoralisés et épuisés par leur longue marche vers le nord.

L’avis des jeunes l’emporte : on va se lancer à la poursuite des Anglais, qui sont retardés par la traversée de la Somme, les déborder par la droite et, le 24 octobre, leur bloquer la route dans la plaine picarde entre les villages d’Azincourt et de Tramecourt. Les anciens se résignent à la bataille ; ils ont au moins obtenu une chose : le roi Charles VI et le dauphin Charles sont restés à Rouen, car le duc de Berry, un vétéran de Poitiers, où le roi Jean le Bon avait été fait prisonnier, disait que « mieux valait perdre bataille seule que roi et bataille ».

Le 25 octobre, vers 10 heures du matin, la cavalerie française charge. Elle avance péniblement car la pluie a transformé le terrain en un champ de boue ; des milliers de flèches s’abattent alors sur elle, tuant, blessant et affolant les lourds chevaux, qui tombent, entraînant leurs cavaliers et formant un enchevêtrement de morts et de blessés dans lequel viennent s’empêtrer les rangs suivants. Au centre, le premier corps de bataille, celui des grands seigneurs français, avance pour le corps-à-corps ; la ligne anglaise fléchit d’abord sous le nombre, mais rapidement les archers enveloppent les hommes d’armes sur les ailes, tirent sur les flancs, abattent des centaines de combattants, achevés au couteau et à la hache. Beaucoup se rendent à rançon, mais leur nombre est si important que le roi d’Angleterre, qui craint l’arrivée de renforts français, estime dangereux de s’encombrer de tous ces prisonniers en pleine bataille. Il ordonne leur mise à mort, sauf pour les très grands seigneurs, qui sont des prises très lucratives. Constatant cette hécatombe du premier corps de bataille et la perte de tous les chefs, le reste de l’armée française est pris de panique et se disperse.

Le bilan humain est terrible : alors que les Anglais n’ont perdu qu’environ 300 hommes d’armes, 1 500 chevaliers et 5 000 hommes d’armes français ont péri en une heure de combat, dont beaucoup de nobles importants. Des dizaines de prisonniers prestigieux sont emmenés en Angleterre, et devront s’acquitter d’énormes rançons. Certains y resteront dix-sept ans (le duc de Bourbon), vingt-trois ans (le comte d’Eu), et même vingt-cinq ans (Charles d’Orléans, qui occupera son temps à écrire de belles poésies).

Les conséquences d’Azincourt sont catastrophiques : la grande noblesse française est décimée ; des familles sont ruinées ; le royaume est ouvert à l’invasion anglaise, et cinq ans plus tard, par le traité de Troyes, le roi d’Angleterre parvient à ses fins : par le texte de 1420, il est proclamé roi de France et il épouse Catherine, la fille de son adversaire Charles VI, dont le fils, le dauphin Charles, est déchu de ses droits à la Couronne. Il est cependant prévu que le Capétien gardera son titre de roi de France jusqu’à sa mort, qui devrait normalement se produire avant celle du Lancastre, qui a vingt ans de moins que lui. La maladie en décidera autrement, mais pour l’Angleterre, Azincourt reste un triomphe marquant de l’épopée nationale. Deux siècles plus tard, William Shakespeare, dans des vers fameux de son drame historique Henri V, célébrera cette victoire « d’un heureux petit nombre, d’une bande de frères », remportée le jour de la saint Crépin et saint Crépinien.

Les cinq erreurs principales de l'Ost à Azincourt.

1. Une tactique prévisible.

La tactique française repose sur une grande charge de cavaliers qui par la vitesse et la force des chevaux devaient infliger de gros dégâts dans les premières lignes adverses. Cette tactique est la même depuis deux siècles. Si elle a fonctionné à Bouvines (1214) ou à Roosebeke (1382), elle a échoué à Coutrai (1302), à Crécy (1346), à Poitiers (1356) ou à Nicopolis lors de la croisade de Hongrie contre les Turcs (1396). Les Anglais ont modifié leur technique de guerre. Ils ne foncent eux plus tête baissée depuis l'humiliante défaite que les piquiers écossais leur infligèrent à Bannockburn en 1314. Leur stratégie s’appuie sur une arme redoutable : l'arc long ou « long bow » capable de faire pleuvoir à distance une « grêle » de flèches sur l'adversaire. Les archers les plus habiles étant capables de décocher une quinzaine de flèches à la minute, la technique était extrêmement efficace pour « briser » les charges massives des chevaliers.

L'arbalète – plus précise que l'arc long mais plus lente à recharger – s'est souvent révélée une arme de défense très précieuse lors des sièges. En revanche, son usage semble moins convaincant lors des grandes batailles rangées. A Crécy, les arbalétriers génois placés en première ligne par les Français, avaient gêné la progression des chevaliers, qui, extrêmement courroucés, avaient fini par les massacrer pour dégager le passage.

On touche ici aux mentalités de l'époque : en France, la guerre est avant tout l'affaire des nobles. Les armes de trait ne correspondent pas à l'idéal chevaleresque qui privilégie le combat à cheval, le corps-à-corps et la mêlée. Les archers et les arbalétriers sont considérés comme une simple force d'appoint au sein de l'ost royal. Les Anglais, au contraire, n'ont pas hésité à ouvrir leur armée aux gens du peuple parmi lesquels ils ont recruté l'élite de leurs tireurs.

2. Un terrain inadapté.

Le choix du lieu d’affrontement par les Français est aberrant : un espace découvert d’à peine 800 mètres de large entre deux bois, ce qui les prive de leur énorme avantage numérique. Entassés dans ce site étroit, ils ne peuvent intervenir que par vagues successives, sont gênés dans leurs mouvements et ne peuvent utiliser correctement leur lance. Ils sont disposés en trois corps de bataille : à l’avant, les plus grands nobles, qui veulent être les premiers au combat, tant ils sont certains de l’emporter et de se couvrir de gloire ; derrière, une deuxième vague de chevaliers, pressés sur une trentaine de rangs ; enfin, une réserve de quelques centaines d’écuyers sert d’arrière-garde et ne pourra même pas intervenir. Tous sont à pied. La cavalerie est sur les ailes et elle aura pour tâche de disperser les archers anglais, particulièrement redoutés, au début de la bataille. En face, Henri V a disposé ses maigres troupes de façon traditionnelle : un mince rideau d’hommes d’armes à pied au centre, et sur les ailes, un peu décalés vers l’avant et en oblique, les archers, retranchés derrière des pieux taillés en pointe.

Selon l'historienne anglaise Anne Curry, les Français voulaient pousser Henry V et ses troupes à se battre à découvert dans une grande plaine, bien plus à l'est qu'Azincourt, du côté d'Aubigny-en-Artois, entre Saint-Pol-sur-Ternoise et Arras. La course-poursuite engagée à partir du 7 octobre avait pourtant porté ses fruits : le roi d'Angleterre, qui cherchait à rejoindre Calais au plus vite, n'avait pas pu franchir la Somme à Abbeville, comme il le souhaitait. Il avait donc dû remonter le fleuve vers l'est pour trouver un nouveau gué, sans doute du côté de Béthencourt-sur-Somme. L’Anglais bénéficiait d'un autre avantage avec deux légers dévers situés sur les flancs où Henry V put dissimuler la masse de ses archers.

3. Une avant-garde trop fournie.

Selon Le Religieux de Saint-Denis, un chroniqueur qui recueillit des témoignages de survivants, , « chacun des chefs revendiqua l'honneur de conduire l'avant-garde ; il en résulta des contestations, et, pour se mettre d'accord, ils convinrent malheureusement qu'ils se placeraient tous en première ligne ».

En l'absence de son oncle, le roi Charles VI, et de son cousin, le dauphin Louis de Guyenne, le jeune duc Charles d'Orléans, 21 ans, est le prince de plus haut rang côté français. Malgré son inexpérience, il s'oppose aux deux commandants en chef de l'armée, le connétable Charles d'Albret (pourtant pro-Orléanais) et le maréchal Boucicaut. Mais cinq jours avant Azincourt, lors du conseil de guerre qui se tient à Rouen, tout est modifié : seul Boucicaut reste à l'avant-garde, flanqué du duc de Bourbon. D'Albret est contraint de rejoindre "la bataille principale" avec Orléans et Alençon. Finalement, le jour de l'affrontement, le jeune duc d'Orléans parviendra à s'incruster en première ligne avec Boucicaut, d'Albret et Bourbon.

Selon le chroniqueur Gilles Le Bouvier, dit "le Héraut Berry", les Français vont masser près de 5000 hommes dans l'avant-garde encadrée par deux ailes de 600 combattants chacune. Derrière, la bataille dite "principale" compte moins de 4000 hommes. Tous sont à pied. Les arbalétriers, prévus initialement sur les ailes, semblent avoir été rejetés tout à l'arrière. "On assure qu'ils avaient été congédiés par des seigneurs de l'armée, sous prétexte qu'on n'avait pas besoin de leur secours", affirme même Le Religieux de Saint-Denis. En garnissant les premiers rangs de chevaliers aux armures rutilantes - au-dessus desquels flottaient les bannières des plus importants seigneurs du royaume - Charles d'Orléans entendait inspirer la terreur dans les rangs anglais. Il n'en a rien été. Ce choix stratégique s'est révélé au contraire catastrophique. Tout d'abord, en raison de l'étroitesse du champ de bataille : on se bousculait tellement que l'avant-garde absorba très vite les deux ailes. "Ceux qui étaient au troisième rang pouvaient à peine se servir de leurs épées", explique Le Religieux de Saint-Denis. "Cela leur apprit que, si le grand nombre de combattants est quelquefois un avantage, il y a des occasions où il devient un embarras". Ensuite, parce que les volées de flèches ont vite décimé les premières lignes, privant l'armée française de ses chefs. D'Albret est tué, Boucicaut est blessé et Charles d'Orléans a disparu. Les Anglais le retrouveront plus tard, vivant, sous des monceaux de cadavres. Derrière, dans les rangs français, plus personne ne savait ni quoi faire, ni à qui obéir.

4. Une charge de cavalerie désastreuse

Pour espérer « briser le trait » des 7000 archers anglais positionnés par Henry V , les Français devaient conduire une charge de cavalerie massive. Selon les plans initiaux, un millier de cavaliers devaient fondre sur les ennemis depuis les deux ailes, sous les ordres de l'amiral Clignet de Brébant, Louis de Boisredon et d'un certain sire de Gaules. Mais ce nombre n'a jamais pu être réuni. Les chroniqueurs divergent sur le décompte des cavaliers français : Jean de Wavrin et Jean Le Fèvre de Saint-Rémy - qui affirment tous deux avoir assisté à la bataille - en recensent 800, Enguerrand de Monstrelet 120 et Jean Juvénal des Ursins seulement... 40. « Sans doute il n'en y alla que peu », tranche la Chronique anonyme de Ruisseauville.

Seule certitude, la charge de la cavalerie française à Azincourt a été un fiasco absolu. Il faut dire que la nature extrêmement boueuse du terrain a considérablement défavorisé les chevaux déjà exposés à un véritable déluge de flèches. Selon Monstrelet, un seul chevalier serait parvenu à atteindre les lignes adverses. Sans succès. "Messire Guillaume de Saveuse, qui était ordonné à cheval comme les autres, se dérangea tout seul devant ses compagnons, cuidant ("croyant" en vieux français NDR) qu'ils le dussent suivre et alla frapper dedans lesdits archers ; et là incontinent fut tiré jus de son cheval et mis à mort". Surpris par les pieux dressés par les archers anglais, ceux qui sont encore en selle rebroussent brusquement chemin. Mais ils peinent à maîtriser leurs montures, prises de panique, et viennent semer la pagaille dans l'avant-garde, renversant leurs compagnons d'armes qui s'avançaient à pied. "Fut l'avant-garde toute fendue en plusieurs lieus", décrit la Chronique de Ruisseauville.

Les archers anglais n'en demandaient pas tant. Devant les brèches apparues dans les lignes françaises, ils abandonnent leurs "long bows" pour achever au corps à corps leurs ennemis blessés, tombés à terre ou désemparés. "Ils jetèrent arcs et flèches, en prenant leurs épées, haches et autres armures et bâtons", témoigne Jean Le Fèvre de Saint-Rémy." Là ils abattaient et occisaient les Français". D'après la Chronique de Ruisseauville, Clignet de Brébant tente de rassembler des cavaliers à l'arrière-garde pour lancer une contre-attaque. C'est à ce moment qu'Henry V aurait ordonné l'exécution de nombreux prisonniers déjà neutralisés. Il semble que les Français, horrifiés par cet acte contraire aux codes de la chevalerie, aient alors stoppé les combats et battu en retraite face à la détermination du roi d'Angleterre. Il a souvent été dit qu'Henry V avait agi de la sorte à la suite du pillage du camp anglais, entrepris à l'arrière par une poignée de seigneurs des environs, Ysambart d'Azincourt, Rifflart de Palmasse et Robinet de Bournonville, accompagnés de paysans. Mais selon l'historienne Anne Curry, le roi n'en fut informé qu'au soir de la bataille, après l'exécution des prisonniers. L'attaque du "bagage" était prévue dans le plan de bataille conservé à la British Library. Elle devait être conduite par 200 cavaliers pour déstabiliser les rangs anglais. Mais là encore, il semble qu'il ait été difficile de réunir suffisamment de monde pour mener à bien cette mission que nombre chroniqueurs assimilèrent à du simple brigandage. Une couronne, une épée d'apparat d'Henry V et de nombreux bijoux furent quand même dérobés à cette occasion.

5. Des troupes arrivées en retard.

S'il n'a pas été possible de rassembler assez de cavaliers pour dévaster les lignes anglaises, c'est sans doute que l'armée française ne s'était pas encore totalement regroupée à Azincourt quand la bataille s'est engagée. Selon Anne Curry, les Anglais s'attendaient déjà à combattre la veille, le 24 octobre, mais les Français ont joué la montre en ouvrant des négociations avec leurs adversaires, le temps que des renforts arrivent. Le duc Charles d'Orléans et ses hommes ne seraient arrivés sur place que le matin même de l'affrontement. Ce qui pourrait expliquer l'incapacité des Français à réajuster un plan de bataille inadapté au terrain et aux conditions météo. Sans parler de l'état de fatigue des combattants.

Un autre duc, Antoine de Brabant​, a rejoint Azincourt encore plus tard alors que les combats faisaient déjà rage. Il ne fut averti de l'imminence de la bataille que le soir du 21 octobre. Il se trouvait alors à Louvain, dans l'actuelle Belgique, à plus de 200 kilomètres d'Azincourt. Il mobilisa ses troupes en urgence mais fit le choix de devancer le gros de son contingent pour filer le plus rapidement possible vers l'Artois, avec une centaine d'hommes en sa compagnie. Après une furieuse chevauchée menée de jour comme de nuit, il arriva au beau milieu de la bataille alors que l'avant-garde française était en fâcheuse posture. Antoine de Brabant s'équipa à la va-vite pour se jeter aussitôt dans la mêlée. Son corps sans vie ne fut retrouvé que deux jours après la bataille. Le gros des troupes brabançonnes n'arriva jamais à Azincourt. Le lendemain des combats, elles étaient encore à Douai à plus de 80 kilomètres. Même chose pour les milliers d'hommes que conduisait le duc Jean V de Bretagne. Au moment où la bataille s'engagea, ils étaient à Amiens et n'avaient pas franchi la Somme. Beaucoup soupçonnent le duc de Bretagne d'avoir traîné des pieds pour venir à Azincourt, car il tentait au même moment de négocier un traité avec le roi d'Angleterre. Les deux hommes étaient liés : la mère de Jean V, Jeanne de Navarre, s'était remariée avec le précédent souverain anglais, Henry IV. Elle était donc la belle-mère d'Henry V...

En retardant ainsi d'une journée les combats pour attendre des renforts qui jamais n'arrivèrent, les Français ont sans doute redonné confiance à leurs adversaires anglais. Henry V en profita surtout pour parfaire sa stratégie et optimiser les positions de ses redoutables archers. Le fait que les Anglais aient engagé les premiers les hostilités témoigne d'une certaine assurance. Les troupes d'Henry V perdirent plusieurs centaines d'hommes pendant les combats, un millier grand maximum. ​Un faible chiffre comparé à l'hécatombe subie par les Français, même s'il a longtemps été sous-évalué outre-Manche pour donner encore plus d'éclat au triomphe du roi d'Angleterre. Seuls deux seigneurs de très haut rang - le duc Edouard d'York, cousin d'Henry V, et le comte de Suffolk, Michael de la Pole - semblent avoir péri lors de la bataille.

Sources :
Bataille d'Azincourt (FranceArchives) - Georges Minois
Comprendre Azincourt : les 5 erreurs fatales de la chevalerie française (francetvinfo.fr) - Yann Fossurier
Bataille d'Azincourt : l'armée française dépassée (lepoint.fr) - Jérémy Mazoyer


Azincourt par temps de pluie

de Jean Teulé (Auteur)

Éditeur ‏ : ‎ J'AI LU (4 janvier 2023)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 224 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 229037704X
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Azincourt, 1415

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Éditeur ‏ : ‎ Tempus Perrin (8 janvier 2015)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 160 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2262049378
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2262049379
Poids de l'article ‏ : ‎ 100 g
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Azincourt - La dernière bataille de la chevalerie française

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Éditeur ‏ : ‎ OUEST FRANCE (15 septembre 2015)
Langue ‏ : ‎ Français
Broché ‏ : ‎ 144 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 273736762X
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2737367625
Poids de l'article ‏ : ‎ 360 g
Dimensions ‏ : ‎ 15.9 x 1.2 x 19.2 cm

Azincourt

de Philippe Contamine (Auteur)

Éditeur ‏ : ‎ FOLIO HISTOIRE (6 juin 2013)
Langue ‏ : ‎ Français
Poche ‏ : ‎ 256 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2070450848
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2070450848
Poids de l'article ‏ : ‎ 200 g
Dimensions ‏ : ‎ 11.2 x 1.6 x 18 cm
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