Dossier: la dette publique (Revue "Commentaire")


Les politiques budgétaires d’austérité instaurées après la crise de 2008 sont actuellement remises en question par des économistes notables comme Olivier Blanchard ou Lawrence Summers : par temps de taux d’intérêt bas, ne faut-il pas privilégier la croissance et considérer que la dette n’est pas une catastrophe en soi ? Ce débat s’inscrit dans une réflexion plus large et plus ancienne sur les finances publiques, les dérives budgétaires, la coordination des politiques économiques européennes et l’endettement international.


N° 167 Automne 2019

Philippe TRAINAR, De la dette publique comme souci politique raisonnable [Lire l'article]

Olivier BLANCHARD, Coût budgétaire et social de la dette publique en période de faibles taux d’intérêt [Lire l'article]

Jason FURMAN et Lawrence H. SUMMERS, Qui a peur des déficits budgétaires ? [Lire l'article]

Avec la montée des incertitudes économiques, financières, politiques et géostratégiques, le débat sur le rôle des finances publiques est relancé. L'on s'interroge sur l'efficacité des politiques budgétaires actuelles et notamment sur la pertinence des stratégies de réduction des déficits publics et des dettes publiques. Plutôt que de rechercher coûte que coûte à poursuivre ces stratégies, ne faudrait-il pas s'inquiéter des signes de ralentissement qui s'accumulent, tirer parti des faibles taux d'intérêt et privilégier un soutien de la demande par les finances publiques ? Les trois articles qui suivent posent clairement les termes de ce débat et concluent que, si, en principe, une stratégie budgétaire proactive se justifierait au vu des circonstances actuelles, il en va différemment, en pratique, en Europe et en France où les marges de manœuvre permettent difficilement de prendre des risques.



La démocratie et la dette publique

Jacques de Larosière
N° 142 Été 2013

Quand on observe la situation financière des grandes démocraties depuis un demi-siècle, on constate que l'endettement public a, en moyenne, plus que quadruplé. C'est un phénomène impressionnant auquel on a porté peu d'attention. C'est la raison pour laquelle l'article qui suit mérite une attention toute particulière. [Lire gratuitement la suite]



Quand la dette devient monnaie

Bertrand Martinot
N° 152 Hiver 2015

Le rachat massif de la dette publique par les banques centrales (quantitative easing) pour relancer l'économie et éviter la faillite de certains États ramène l'attention des économistes sur quelques dilemmes oubliés de la politique monétaire. C'est l'occasion de revisiter l'épisode inaugural et traumatique de la banqueroute de Law, il y a bientôt trois siècles. Sans exagérer les troublantes « concordances des temps » entre les deux épisodes, on tirera un profit certain à méditer les enseignements économiques du génial créateur d'une monnaie totalement déconnectée du métal précieux. [Lire gratuitement la suite]



Les dettes publiques : sept observations

Jean Gatty
N° 148 Hiver 2014

Les dettes publiques des grands États demeurent méconnues quant à leur quantité, nature et conséquence. Elles sont comptées en dépit du bon sens. Réputées catastrophiques pour des montants sinon minimes du moins raisonnables. Grossièrement sous-estimées s'agissant des engagements. La dette publique française est un exemple type. Voici sept observations à ce sujet. [Lire la suite]



Déficit et croissance ou le mystère des multiplicateurs

André Babeau
N° 141 Printemps 2013

Peut-on relancer l'économie sans augmenter le déficit public ou réduire ce déficit sans déprimer l'économie ? Voilà les questions que tout le monde se pose et auxquelles cet article tente de répondre. [Lire la suite]



La dette publique de l'Occident : les risques en chaîne

Alain Fabre
N° 131 Automne 2010

Critique de l’ouvrage de Jacques Attali : Tous ruinés dans dix ans ? Dette publique : la dernière chance (Fayard, 2010, 272 pages).

La première fonction de la dette publique fut de financer les guerres. À partir du XIIIe siècle, avec l'émergence des banques et des Trésors publics, la dette cesse d'être personnelle au souverain. Son développement s'accompagne de nombreux défauts et répudiations. Peu à peu se forgent les organes qui l'accompagnent. La Banque d'Angleterre naît en 1694 de la nécessité de financer la guerre contre la France. Au XVIIIe siècle, ses partisans savent, comme John Law, faire valoir auprès de la Cour ses vertus stimulantes. Montesquieu est plus lucide : « Quelques gens ont cru qu'il était bon qu'un État dût à lui-même : ils ont pensé que cela multipliait les richesses en augmentant la circulation. » La dette « ôte les revenus véritables de l'État à ceux qui ont de l'activité et de l'industrie, pour les transporter aux gens oisifs ; c'est-à-dire qu'on donne des commodités pour travailler à ceux qui ne travaillent point, et des difficultés pour ceux qui travaillent ». [Lire la suite]



Dérives budgétaires et Pacte de stabilité

Jacques de Larosière
N° 105 Printemps 2004

En novembre 2003, le Pacte de stabilité et de croissance a été mis à mal. La France et l'Allemagne ont été critiquées, notamment par des commentateurs eurosceptiques, dont certains ne s'étaient pas privés, antérieurement, de dénoncer le caractère, selon eux, arbitraire et nocif des règles européennes en matière de discipline budgétaire. [Lire la suite]



Crise grecque et zone euro

Evángelos Venizélos
N° 159 Automne 2017

Evángelos Venizélos a exercé d'importantes responsabilités au sein du gouvernement de la Grèce, notamment comme vice-Premier ministre à deux reprises. Ses convictions européennes et ses compétences lui donneront un jour de nouvelles responsabilités. Il montre dans cet article quelles leçons l'Europe devrait tirer de la crise grecque. Elle  est considérée comme un cas unique qui s'écarte de la normale par rapport aux autres États membres de la zone euro, y compris ceux soumis, après 2010, à des programmes de soutien et d'ajustement (Portugal, Irlande, Chypre). C'est vrai, mais on devrait aussi, aux yeux de l'auteur, considérer ce cas comme une expérience de gouvernance économique de et dans la zone euro. [Lire la suite]



Coordonner les budgets en zone euro

Xavier Ragot
N° 155 Automne 2016

Ce texte souligne la nécessité d’une coordination des politiques budgétaires dans la zone euro. Cette coordination sera un substitut bien imparfait à un réel budget européen, dont la mise en place semble aujourd’hui difficile. À plus long terme, une assurance-chômage européenne aurait aussi un profond effet stabilisateur. Elle serait compatible avec des marchés hétérogènes. [Lire la suite]



Pour une politique économique européenne

L’Atelier 99
N° 77 Printemps 1997

En 1999, la France, l'Allemagne et d'autres pays européens partageront la même monnaie. Mais ce serait une erreur de ne voir dans la naissance de l' euro qu'un événement monétaire : elle obligera les pays concernés à mieux se comprendre, à réagir ensemble aux difficultés qu'ils rencontrent, bref à renforcer le contenu politique de la construction européenne. Or celle-ci n'est pas suffisamment débattue à l'échelle européenne car le caractère juridique et procédural de la négociation communautaire a eu pour effet d'entretenir un cloisonnement entre les différents débats nationaux. D'un côté, à force d'avoir été dépolitisées, les décisions communes – même prises au plus haut niveau – ont été trop souvent vécues comme de simples contraintes technocratiques. De l'autre, les impulsions venues de la volonté politique ou imposées par le mouvement de la société n'ont pas été débattues sur la scène européenne elle-même. L'Atelier 99 a été créé par des experts et des hauts fonctionnaires de la génération des 30-40 ans. Des membres de cet atelier, tenus par leurs fonctions à un devoir de réserve, préfèrent conserver l'anonymat, la revue a choisi de publier leur rapport sous la signature du groupe qu'ils forment. L'Atelier  s'est donné pour tâche de nourrir le dialogue entre Français et Allemands sur un thème clé : quelles doivent être les bases d’une politique économique commune dans le cadre de la future monnaie unique. [Lire la suite]



Vers un gouvernement économique de l'Europe

N° 78 Été 1997

ANDRÉ FOURÇANS, Vers un gouvernement économique de l'Europe
Dans notre numéro précédent nous avions publié un article préparé par l'Atelier 99 et intitulé « Pour une politique économique européenne ». Cet essai esquissait des propositions en matière de politique économique. Nous invitions à partir de cet article à un débat. Il s'ouvre avec les propositions d'André Fourçans, membre du Parlement européen. [Lire l'article]



N° 79 Automne 1997

YVES-THIBAULT DE SILGUY, Coordonner les politiques économiques [Lire l'article]

MICHEL ALBERT, Pas de regrets pour le « gouvernement économique européen » [Lire l'article]

BERNHARD MOLITOR, Réflexions sur l'union économique et monétaire [Lire l'article]

PHILIPPE NASSE, Un gouvernement économique européen ? [Lire l'article]

JEAN-PIERRE BRUNET, L'art du tempo dans la construction européenne [Lire l'article]

L'article du Club 99 dans notre numéro 77, a connu un grand retentissement. The European du 29 mai 1997 a signalé la proximité des thèses de cet article avec  la prise de position de Karl Lammers, le leader parlementaire des chrétiens démocrates allemands, en faveur d'une sorte de gouvernement économique de l'Europe. L'Expansion a souligné que la périphrase utilisée par le Club 99 pour désigner ce « gouvernement » comme le « pôle européen de politique économique » avait été adoptée par Dominique Strauss-Kahn. Aussi nous félicitons-nous que le débat introduit par cet article se poursuive dans nos colonnes. Nous publions  les contributions d'Yves-Thibault de Silguy, de Michel Albert, Bernhard Molitor, Philippe Nasse et Jean-Pierre Brunet qui, à propos du futur traité d'Amsterdam, dévoile les règles non écrites de la négociation européenne.



En réponse

L’Atelier 99
N° 80 Hiver 1997

« Pour une politique économique européenne », voulez mettre fin à quelques non-dits mais nous ne pensions pas qu'il se produirait une telle accélération du débat. L'actualité s'y est prêtée : le gouvernement Jospin a, dès ses premiers pas européens, élu le sujet comme priorité de ses négociations européennes. La relance du débat venait donc au bon moment et, en moins de six mois de nets progrès ont été enregistrés avec nos partenaires. Sur plusieurs sujets importants (exemples : création d'une instance de coordination économique réunissant les pays parties prenantes à l'euro, recherche d'une convergence de vue franco-allemande en matière d'harmonisation fiscale), les points d'accords qui se sont dégagés entre Paris et Bonn concordent avec les idées que nous avions défendues. La qualité et la diversité des réactions à notre papier qui ont été recueillies par Commentaire  ont contribué à enrichir la discussion. Notre réponse tire un recensement rapide des points de consensus et des lignes de clivage, puis quelques enseignements pour la suite. [Lire la suite]



CITATION

Dépenses publiques et amortissement de la dette

Antoine-Augustin Cournot
N° 140 Hiver 2012

Source: Antoine-Augustin Cournot (1801-1877), Revue sommaire des doctrines économiques, Hachette, 1877

Peu importent l'origine des gouvernements, les principes sur lesquels ils étayent leur souveraineté, les ressorts ou les rouages qu'ils mettent en jeu. Tous sont habituellement amenés à élever leurs dépenses au moins au niveau des ressources que leur offre la situation du pays. Il y a toujours tant de maux à réparer, tant de bons services à rémunérer plus convenablement, tant de besoins à satisfaire, tant d'entreprises utiles à encourager ! Les assemblées demandent tout d'une voix des réductions des dépenses, et chaque membre en particulier a sa petite ou sa grosse augmentation à proposer ou à appuyer. Rien ne peut arrêter ce mouvement ascensionnel que l'obstacle créé par les conditions économiques, c'est-à-dire l'impossibilité d'augmenter l'impôt sans tuer ou du moins sans rendre malade la poule aux œufs d'or. Bien entendu que le progrès réel de la richesse publique tend sans cesse à reculer l'obstacle, et qu'en l'absence d'un progrès réel, il faudrait tenir compte du progrès apparent dû à la baisse de l'étalon des valeurs… Ces mêmes causes, qui poussent les gouvernements à dépenser tout ce qu'ils peuvent dépenser, doivent mettre un obstacle à peu près insurmontable à l'amortissement effectif de leurs dettes… Il semble que l'extinction d'une dette d'État, dans les conditions où se trouvent placées la plupart des nations modernes, ne puisse avoir lieu que de deux manières : ou par des mesures révolutionnaires plus nuisibles que la dette même, du moins à la génération qui les subirait, ou par la lente dépréciation des métaux monétaires. En multipliant leurs emprunts pour multiplier leurs moyens d'action, pour vivre en quelque sorte d'une vie plus intense pendant l'espace de temps que le destin leur mesure, les gouvernements ne feraient ainsi qu'escompter cette ressource que l'avenir tient probablement en réserve pour les emprunteurs et les escompteurs de toute taille.
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