Grandeurs et misères de la démocratie libérale

Dans un passage rarement cité de ses Mémoires , Raymond Aron confessait avoir ressenti dans les années 1930 la tentation du “régime fort” pour renverser la pente de la décadence française : « Quel gouvernement pouvait sortir de la compétition entre des partis qui se perdaient dans des intrigues parlementaires et qui refusaient d'ouvrir les yeux ? Baisse de la natalité, baisse de la production, effondrement de la volonté nationale : il m'est arrivé par instants de penser, peut-être de dire tout haut : s'il faut un régime autoritaire pour sauver la France, soit, acceptons-le, tout en le détestant. » On ne fera pas l'erreur, en le lisant, de confondre “régime autoritaire” et “régime totalitaire”. Mais cette confession surprendra quand même : Aron s'est imposé dans l'histoire des idées comme un défenseur exemplaire de la démocratie libérale. Que peut-on tirer alors de cette réflexion ?
Aron, naturellement, et c'est sa grandeur, n'a jamais cédé à la tentation autoritaire : il était simplement conscient des conditions indispensables à la survie d'une communauté politique et ne tolérait pas l'affaissement des démocraties devant leurs ennemis. Il est bien possible qu'un tel sentiment soit aujourd'hui partagé par ceux qui s'avouent tentés par ce qu'on appelle confusément la “démocratie illibérale”. Certes, le monde a changé, et les périls ne sont plus les mêmes, mais le sentiment que la démocratie libérale conduit nos sociétés à l'engourdissement devant l'islamisme, en plus de les condamner à l'impuissance devant l'immigration massive et de capituler devant tous les groupes de pression communautaires-victimaires, pousse de nouveau à la révolte contre elle. L'État de droit, par exemple, n'est-il pas devenu le masque du gouvernement des juges ? Le cosmopolitisme n'est-il pas autre chose que la caution morale donnée à la dissolution des frontières ?
Mais ces reproches s'adressent peut-être moins à la démocratie libérale en elle-même qu'à une forme de mutation anthropologique globale qui a cherché à prendre les traits de la démocratie libérale pour se justifier. Il importe, dès lors, de dissiper ce brouillard conceptuel et idéologique.
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