Abattre l'Occident : Comment l'antiracisme est devenu une arme de destruction massive - De Douglas Murray

Dans son nouveau livre, l’essayiste britannique Douglas Murray analyse l’offensive culturelle menée contre l’Occident. Plus assoiffés de vengeance que de justice, des idéologues racialistes sont prêts à tout pour détruire notre identité. Salutaire et décapant.


Dans ce livre, Douglas Murray pose la question suivante : si l'histoire de l'humanité est une histoire d'esclavage, de conquête, de préjugés, de génocide et d'exploitation, pourquoi les nations occidentales sont-elles les seules à en porter la responsabilité ?

Il est devenu, explique-t-il, parfaitement bienvenu de célébrer les réussites des cultures non occidentales, mais évoquer leurs défauts et leurs crimes est considéré comme un discours de haine. Dans le même temps, il est bon de souligner les défauts et les crimes de la culture occidentale, mais célébrer ses grandeurs est considéré à nouveau comme un discours de haine. Au-delà de la saine auto-critique, on aboutit donc à une attaque de grande ampleur contre la civilisation judéo-chrétienne et ses fruits : raison, démocratie, science et progrès. Derrière les appels à la Justice s’exprime désormais la vengeance et sous les discours d’égalité, on entend de plus en plus clairement l’envie de discriminations. Menée par des universitaires malhonnêtes, des nations hostiles, des anti-racistes devenus racistes, des anti-colonialistes devenus conquérants, des minorités sexuelles devenues excluantes et des responsables religieux basculant dans la haine de leurs pays d’accueil, l’offensive ne doit pas être sous-estimée car elle met en danger la cohésion de nos pays.
Il est temps de réagir et ce livre, en procédant à la déconstruction méthodique des arguments de l’adversaire, est un appel concret et argumenté à la défense des piliers de notre civilisation que sont le doute et la raison.



Récension de Michèle Tribalat


Tout le mal en ce monde vient de l’Occident, telle est la thèse masochiste et narcissique qui l’emporte actuellement en Amérique et qui gagne l’Australie et l’Europe. Comme il l’a expliqué au Wall Street Journal récemment, Douglas Murray a passé un long moment aux Etats-Unis, pays devenu un « exportateur net de mauvaises idées », pour observer et comprendre la maladie qui a saisi ce pays et sonner l’alerte[1].

Ce mal lui serait consubstantiel et appellerait donc un traitement radical : la démolition totale de ce qui a fait l’Occident. Ce projet n’est pas pour déplaire à la Chine qui observe avec intérêt et délectation le projet d’autodestruction de l’Occident.

Les signes avant-coureurs n’ont pas manqué, telle cette manifestation à l’Université de Standford en 1987 derrière le pasteur Jesse Jackson au son de « hey hey, ho ho, Western Civ has got to go ». Aujourd’hui, le « virus » antioccidental a contaminé toutes les sphères de la société, du jardinage au sommet des gouvernements. On retrouve presque toujours le même scénario : dénigrer l’Occident, et lui seul, en faisant fi du contexte historique et en redéfinissant le sens des mots, exagérer ses méfaits sans hésiter parfois à les falsifier, sans jamais les comparer à ceux d’autres civilisations et clouer au pilori les contradicteurs et les sceptiques, y compris ceux qui sont infiniment plus compétents que les militants antioccidentaux. Ce qui nécessite un usage constant de l’anachronisme et un abus du décryptage métaphorique. Cette stratégie est fondamentale dans l’établissement d’une continuité historique dans le mal. Pour cela, les militants anti-occidentaux, bien souvent des Blancs aisés, doivent s’attaquer aux piliers de la civilisation occidentale gréco-romain, judéo-chrétien et des Lumières. Aucun héros ne doit échapper à la fournaise pour que l’Occident finisse par être privé de toute possibilité de fierté. Ce carnage épargne néanmoins les idoles encore utiles pour étayer la thèse de la démolition, quoi qu’ils aient pu faire. Douglas Murray aurait pu intituler son livre : Occident, fermeture définitive, tout doit disparaître.

Douglas Murray 2022 - www.micheletribalat.fr

Douglas Murray: l’Occident, le coupable idéal

L'essayiste britannique est de retour avec "The War on the West". Selon lui, la guerre culturelle est une "menace mortelle"

Par Jeremy Stubbs

Nous sommes en guerre. Certes, il y a une guerre, au sens littéral du terme, avec la Russie, que les puissances occidentales mènent par procuration en Ukraine. Mais il y a aussi une guerre – souvent qualifiée de « culturelle » – contre l’Occident : contre ses valeurs, ses héros, ses systèmes de connaissance, ses musées, ses églises, ses institutions de gouvernement, son économie. Et c’est une guerre menée de l’intérieur. Telle est la thèse du nouveau livre de Douglas Murray qui, dans sa traduction française, s’intitule Abattre l’Occident. Selon lui, on ne doit minimiser ni l’étendue ni les enjeux de ce conflit. Il s’agit, non d’une simple querelle entre intellos ou universitaires, mais d’une lutte existentielle pour notre identité même. La stratégie de l’agresseur est aussi simple que la doctrine militaire russe : les assaillants entourent une cible – institution, statue, réputation, penseur, œuvre d’art… – et la bombardent jusqu’à ce qu’elle soit réduite en poussière, jusqu’à ce que personne ne puisse plus la considérer comme une grande réalisation de l’esprit, l’incarnation d’un progrès social ou une source de fierté. L’attaque est globale, visant tout l’Occident, et aucun pays n’est à l’abri. En France, on se prend souvent pour le village d’Astérix, protégé de ces folies anglo-saxonnes par l’universalisme ou la laïcité, mais ces principes ne sont que deux autres accomplissements de l’Occident à piétiner. Si les assauts commencent sur le terrain psychologique et culturel, ils sont destinés à prendre une dimension juridique et politique et visent la destruction du libéralisme démocratique ainsi que du système capitaliste.


Eugénie Bastié: «En finir avec le masochisme occidental»


Stanford, 1987. Le révérend Jesse Jackson accompagné de 500 étudiants protestent contre l’introduction de cours de «culture occidentale» à l’université. Ils manifestent en criant: «Hey hey, ho ho, West Civ has got to go» («la civilisation occidentale doit partir»). Trente-cinq ans plus tard, ce cri de guerre est entonné au cœur même de nos institutions: des multinationales aux campus, en passant par les administrations, les écoles, les cinémas et les livres d’histoire.

Les fondements de notre civilisation, jugée intrinsèquement racistes, sont expurgés, remplacés, annulés. La honte d’être blanc a fait tache d’huile. Celle-ci a pris feu en juin 2020, quand le monde occidental, rendu névrotique par des mois de pandémie a entamé une transe antiraciste à la suite de la mort de George Floyd. L’effroyable asphyxie de ce Noir américain par un policier blanc devenant l’image même de nos mœurs. C’est ce cancer idéologique qu’ausculte avec minutie l’essayiste britannique Douglas Murray dans son livre Abattre l’Occident traduit pour la première fois aux Éditions de l’Artilleur.


Jean-Paul Brighelli: Tu seras raciste, mon fils


L’Amérique, c’est loin, pensez-vous…

Pourtant, les délires générés par le mouvement Black Lives Matter, avec tous ces sportifs blancs agenouillés pour demander pardon à leurs co-équipiers noirs — pardon pour la traite atlantique, l’esclavage, les coups de fouet, la ségrégation and so on —, sont arrivés chez nous dans le sillage de l’affaire George Floyd (2020), anticipée ici sous le nom d’Adama Traoré (2016). Et les médias font une piqûre de rappel chaque fois qu’un voyou menaçant est abattu par les forces de l’ordre — ou par cette vieille dame qui a poignardé avec l’opinel accroché à son porte-clefs le malfaiteur qui agressait son époux octogénaire. Quelle brutalité chez ces personnes âgées blanches !

Nous n’avons pas attendu George Floyd pour procéder à nos propres génuflexions. La loi Taubira (2001) interdit pratiquement d’évoquer un autre esclavage que celui issu de la traite atlantique, comme le rappelle cette semaine un article sur la fabrique (aventureuse) de l’Histoire. Que la traite transsaharienne ait fait bien plus de morts, que des Noirs aient mis en esclavage d’autres Noirs, que les Musulmans aient continué la traite alors que toutes les nations « blanches » y avaient renoncé, USA compris, ce sont là des faits qui n’apparaissent pas dans nos manuels scolaires. Et qui, si vous les évoquez en classe, provoquent immédiatement un scandale majeur et un déni massif.

Le déni même qui est celui de la Gauche la mieux pensante et la plus écologique, aujourd’hui regroupée autour de la NUPES et de Jean-Luc Mélenchon, lider maximo comme Castro et grand conducător comme Ceauşescu.


Douglas Murray: «Les antiracistes sont désormais autorisés à être racistes à l’égard des blancs»


Par Alexandre Devecchio

L’essayiste conservateur anglais tente de déconstruire l’idéologie des nouveaux antiracistes. Selon lui, derrière le paravent de l’égalité et de l’«inclusivité», ces derniers propagent la haine de l’Occident.

LE FIGARO MAGAZINE. - Votre livre s’intitule Abattre l’Occident. Comment l’antiracisme est devenu une arme de destruction massive. Est-ce à dire que vous êtes désormais contre l’antiracisme? Ne faut-il pas distinguer l’antiracisme positif de l’antiracisme malavisé?

Douglas MURRAY. -
Bien sûr, c’est ce que nous devons faire. Presque tout le monde dans nos sociétés est opposé au racisme. Le racisme est l’une des attitudes humaines les plus laides. Mais ce que les Américains appellent aujourd’hui «antiracisme», tel qu’il est décrit par des théoriciens modernes de la race comme Ibram X. Kendi, n’est en fait qu’une nouvelle forme de racisme. Il dit des choses sur des groupes de personnes en généralisant et diabolisant chaque groupe.

Ces nouveaux antiracistes sont racistes à l’égard des Blancs et ceci est désormais considéré comme autorisé et même encouragé. Je pense que tout ceci est pernicieux et risque d’être hautement contre-productif. Après tout, si vous dites à un groupe minoritaire qu’il est mauvais, qu’il n’y a rien de bon à dire sur lui et qu’il ne peut rien faire pour expier sa culpabilité innée sauf disparaître, il est peu probable que cette minorité se laisse convaincre. Mais lorsqu’il s’agit de la nouvelle guerre contre les Blancs, c’est une guerre menée contre les populations majoritaires de l’Occident.

La probabilité qu’une majorité continue à accepter qu’on lui parle de cette manière me paraît faible. C’est une des raisons pour lesquelles ce nouvel antiracisme doit être stoppé net. Permettez-moi également d’ajouter que, selon moi, nous parlons en réalité d’anti-occidentalisme. Il en existe de nombreuses formes: l’anti-occidentalisme arabe, l’anti-occidentalisme chinois. Mais celui qui m’intéresse le plus (et que je cherche à démonter pièce par pièce) est celui que j’appelle anti-occidentalisme occidental. La haine de l’Occident depuis l’intérieur de l’Occident.


CHRONIQUES DE LIVRES DE L'IREF


L’essayiste britannique Douglas Murray nous montre à quels excès peut arriver l’antiracisme dans un livre récent intitulé Abattre l’Occident. Comment l’antiracisme est devenu une arme de destructtion massive.

Douglas Murray (né en 1979) est, bien sûr, qualifié de néo-conservateur, ce qui ne semble pas le déranger le moins du monde. Au contraire. Il est l’auteur d’un best-seller intitulé L’étrange suicide de l’Europe et il a également abordé des questions « délicates » – l’islam, l’immigration, etc .- dans d’autres textes. C’est un esprit brillant, toutes ses réflexions reposent sur une documentation approfondie et la démonstration est d’une logique implacable.

L’idée principale de Murray est la transformation de l’antiracisme en ce qu’il appelle « une arme de destruction massive ». Le point de départ est la « Critical Theory of Race » (la théorie critique de la race), qui est apparue dans les universités américaines et a atteint son apogée vers l’an 2000. Cette théorie a cherché à imposer (et, dans une large mesure, elle a réussi) deux thèses radicales : 1) Les États-Unis se caractérisent par un racisme systémique et 2) les Blancs sont fatalement et structurellement racistes. D’ailleurs, seuls les Blancs sont racistes, les Noirs, par exemple, ne peuvent l’être qu’en étant contaminés – sous certaines conditions et pour de courtes durées – par des Blancs.

Pas une seule preuve n’a été apportée, par les théoriciens du nouvel antiracisme, à ces affirmations. Cela n’a pas empêché Robin diAngelo, enseignante à la Westfiel State University, de publier en 2018 un livre intitulé White Fragility dans lequel elle soutenait non seulement que les Blancs sont racistes mais aussi que les Blancs qui refusent d’être considérés comme racistes se dévoilent eux-mêmes en tant que racistes. C’est une « logique » semblable, commente Murray, à celle qui jugeait les sorcières au Moyen Âge : elles étaient jetées à l’eau, si elles se noyaient, cela signifiait qu’elles étaient innocentes, si elles flottaient, on avait bien affaire à des sorcières et elles étaient brûlées sur le bûcher.

L’auteur donne beaucoup d’exemples, hallucinants, de dérapages et d’aberrations idéologiques, qui se multiplièrent après la mort de George Floyd. Ce triste événement a été érigé en symbole d’une Amérique raciste, à la merci du « privilège blanc ». Il a déclenché une véritable folie, des politiciens – menés par Nancy Pelosi – se sont agenouillés, le geste a été imité par des équipes de football, etc. Pourtant, rien ne prouve que le policier qui a commis ce crime ait agi par pulsion raciste, cet aspect n’a d’ailleurs pas été invoqué au procès.

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