Énergies renouvelables : la France prise dans un calamiteux piège européen, fruit d’une politique absurde - Par Rémy Prud'homme


En application de règles européennes que la France avait approuvées, notre pays risque de se voir infliger une amende de plusieurs centaines de millions d’euros pour n’avoir pas atteint des objectifs irréalistes en matière d’éoliennes, estime le professeur émérite d’économie à l’université de Paris-XII. Ce n’est pas cette amende qui est une folie, mais la politique de l’énergie européenne elle-même, juge-t-il.


Atlantico : Pour ne pas avoir atteint ses objectifs européens en matière d’énergies renouvelables en 2020, l’Etat français va devoir débourser 500 millions d’euros. Comment a-t-il pu en arriver là ?

Rémy Prud'homme :
La France et l’Europe ont été consentants et ont construit un système qui repose sur quatre piliers : le tout Europe, le tout marché, le tout renouvelable et le tout anti-nucléaire. Chacun d’entre eux est mal pensé. Le pilier du tout marché n’a pas beaucoup de sens pour un bien comme l’électricité. En ce qui concerne le tout Europe, celui-ci aussi est problématique. Les systèmes électriques de chaque pays sont entièrement différents. Entre la France qui est à 75% nucléaire et d’autres nations qui sont à 0%. Certains, comme l’Etat français, possèdent de l’hydraulique tandis que d’autres non. Le charbon est encore utilisé en Allemagne. Donc l’idée d’avoir une politique commune pour tous les pays ne se fait pas avec de simples réflexions. Les quatre piliers se contredisent entre eux, ce n’est pas possible de les faire fonctionner ensemble. Un marché au niveau européen, c’est une catastrophe. Ce qui a engendré des dizaines d’absurdités. En France, l’Etat a voulu un marché pour l’électricité, alors qu’il n’y a qu’un seul acteur (EDF). Comment est-ce possible d’avoir un marché tout seul ? C’est une absurdité. EDF à dû vendre à bas prix une partie de son nucléaire (25%) à des nouveaux acteurs créés par la France.


Tribune de Rémy Prud'homme


La France est le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir atteint son objectif national de développement des énergies durables. Cela va nous coûter 500 millions d’euros cette année, je pense que c’est une raison supplémentaire d’agir», a déclaré Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, auditionnée le 19 octobre par les commissions des affaires économiques et de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat au sujet du projet de loi relatif à l’accélération de la production des énergies renouvelables. Il est en effet probable que la Commission européenne demande à la France un chèque, sinon de 500 millions d’euros, en tout cas de plusieurs centaines de millions, au motif que nous ne produisons pas assez d’électricité éolienne et photovoltaïque. Comme dit Boileau, «le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable».


La justification, ou la justification alléguée, de cette électricité renouvelable est qu’elle ne rejette pas de CO2. Or il se trouve que nous sommes (avec la Suède) les premiers de la classe de CO2 grâce au nucléaire. Par habitant, par euro de PIB, par KWh d’électricité, la France rejette moins de CO2 que ses condisciples, beaucoup moins que certains comme l’Allemagne. Drôle de lycée, où celui qui obtient la meilleure note écope d’un bonnet d’âne sur les oreilles et d’un grand coup de règle (plusieurs centaines de millions d’euros, ça fait mal) sur les doigts.
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