Comment l’Europe a sabordé son industrie automobile
Les institutions européennes (Commission et Parlement) et les gouvernements des pays de l’Union sont à l’origine de la crise sans précédent que traverse aujourd’hui l’industrie automobile du vieux continent. Ils ont détruit, sciemment ou pas, l’une des rares industries mondiales dans laquelle l’Europe était encore compétitive et même dominante pour des gains environnementaux très limités. Il existe peu d’exemples dans l’histoire d’un tel sabordage.
L’interdiction en Europe de la vente de véhicules neufs à moteur thermique d’ici 2035 est de plus en plus violemment contestée dans les pays de l’Union comme par les constructeurs. La France dont la production automobile s’est effondrée sur son sol depuis 20 ans, elle a chuté de 59% depuis 2004, fait presque figure d’exception par son indifférence. Mais en Allemagne, en Italie, en Espagne et dans les pays de l’Est le rejet de la transition à marches forcées vers la motorisation électrique devient massif.
Parce qu’elle provoque une crise sans précédent de l’industrie automobile dans toute l’Europe avec une avalanche de fermetures d’usines et de licenciements. Il y a à cela trois raisons prévisibles que les politiques ont volontairement ignorées : la réticence persistante des consommateurs, la concurrence chinoise irrésistible et les erreurs à répétition des dirigeants des groupes automobiles. Rappelons que l’automobile représente 13,8 millions d’emplois et 7% du PIB de l’Union Européenne.
Premier problème, la demande n’est pas vraiment au rendez-vous parce que les consommateurs sont toujours loin d’être convaincus comme le montre la baisse des ventes de véhicules électriques en Europe en 2024. La croissance rapide de la demande ne se poursuit plus que dans sur un seul marché, de loin le plus grand, celui de la Chine.