29 janvier 1630 : Richelieu et Mazarin, la « France cardinale »
En janvier 1630, le cardinal
de fer, Richelieu, rencontre pour la première fois Mazarin, le cardinal de
velours. Entre l'assassinat de Henri IV et la prise de pouvoir de Louis XIV, c'est pendant un demi-siècle, le temps des cardinaux…
Armand Jean du Plessis
de Richelieu, dit le cardinal de Richelieu, cardinal-duc
de Richelieu et duc de Fronsac, né le 9 septembre 1585 à Paris et mort dans cette même ville le 4 décembre 1642. Destiné aux métiers des armes, il se fait ecclésiastique pour que sa famille conserve l'évêché de Luçon. Nommé temporairement ministre des affaires étrangères par Conccini, il est créé cardinal en 1622, et devient principal ministre d'Etat de Louis XIII en 1624. Peu
d'hommes d'Etat, dans l'histoire de France, ont eu les honneurs de la
légende comme Richelieu. Il semble s'en amuser d'ailleurs, le grand
manipulateur des Trois Mousquetaires, qui contemple le monde du haut de
ses portraits d'apparat, tout de rouge vêtu, comme s'il nous défiait de
regarder sa vie de plus près. Armand Jean du Plessis connut une carrière tâtonnante,
émaillée de traversées du désert, avant de devenir, à trente-sept ans,
le lieutenant de Louis XIII. Au service de ce roi méfiant, bègue et
jaloux de son pouvoir, Richelieu mit l'énergie extraordinaire qui
faisait dire à Malherbe qu'en lui, quelque chose "excédait
l'humanité". Jusqu'à sa mort, en 1642, il s'employa à combattre
les intrigues sans cesse renaissantes de la Cour, à imposer l'obéissance
aux Grands du royaume, à déjouer les complots ourdis dans les chancelleries
européennes, à réinventer une politique d'alliances, pour établir la
gloire de Louis et faire naître la France moderne, une entreprise titanesque à
laquelle il ne sacrifia jamais ses activités de théologien, d'auteur de
théâtre et d'historien. Richelieu
est bien un homme, pourtant, et non un héros ou un démon. Vieilli avant
l'heure, aux nerfs fragiles, que la peur de la disgrâce ne quitta
jamais, tant le ministre tout-puissant se savait suspendu à la faveur,
flottante, du roi ; un homme habité par le goût de l'action et le culte
de la raison, mais aussi par une foi sincère. N'en déplaise aux faiseurs
de légendes.
Jules
Raymond Mazarin (Giulio Raimondo Mazzarini), dit le cardinal Mazarin,
né à Pescina, dans les Abruzzes, royaume de Naples, le 14
juillet 1602 et mort à Vincennes le 9
mars 1661. D’abord au service de la Papauté, il succéda à Richelieu
en tant que principal ministre d'État de 1643 à 1661.
Bien
qu'il fût à l'origine un étranger sans naissance ni fortune, Mazarin se
trouvait, à sa mort, maître de la France et arbitre de l'Europe, principal
ministre de Louis XIII, puis celui d'Anne d'Autriche, pendant dix-huit ans. Il dut affronter une révolution, la Fronde, et une brillante opération de
communication politique, les mazarinades, menée contre lui par le cardinal de
Retz et le parti aristocratique, avec l'appui des riches bourgeois de Paris. Il
dut à son intelligence et à sa ténacité une victoire sans appel, soutenu par la
reine, dans un amour d'une fidélité indéfectible et partagée. Il sut conclure
simultanément les guerres de Trente Ans et franco-espagnole. Sans répit, il
s'ingénia à recréer la paix civile et la paix européenne, inventant la première
architecture politique de l'Europe, avec la France pour arbitre, et non comme
puissance dominante. Le pouvoir à tout prix, mais soumis à une loi qu'il
observa scrupuleusement : son détenteur doit faire le sacrifice de ses passions
et de ses intérêts. Le plaisir : c'est la fête des arts, musique, théâtre,
opéra, peinture, architecture, des Italiens et des Français, qu'il encouragea
mieux que personne. Autour de lui, les papes Urbain VIII et Innocent X, Anne d'Autriche et le
jeune Louis XIV, Condé, Turenne, le cardinal de Retz et tant d'autres forment un
panorama vivant et vrai de cette période charnière, qui fut la matrice du « Grand
Siècle », dont certainement Mazarin est peut-être le plus grand homme. Richelieu et Mazarin, hommes de dieu par hasard, hommes de pouvoir par
passions, indifférents aux haines qu'ils suscitent, instaurent l'absolutisme
royal, dont héritera Louis XIV.
"Richelieu" de Françoise HILDESHEIMER
Broché : 590 pages – Editeur : Flammarion (31 octobre 2011) – Collection :
Grandes biographies – Langue : Français – ISBN-10 :
2081271885 – ISBN-13 : 978-2081271883
"Richelieu" de Philippe
ERLANGER Poche : 864 pages – Editeur : Tempus Perrin (1 juin 2006) – Collection :
Tempus – Langue : Français – ISBN-10 : 2262024839 – ISBN-13
: 978-2262024833
"Mazarin
: Le maître du jeu" de Simone BERTIER
Poche : 950 pages – Editeur : Le Livre de Poche (18 mars 2009) – Collection :
Littérature & Documents – Langue : Français – ISBN-10 :
2253125997 – ISBN-13 : 978-2253125990
"Mazarin" de Gérard Montassier
Broché : 400 pages – Editeur : Perrin (1 octobre 2015) – Collection :
Hors collection – Langue : Français – ISBN-10
: 2262041482 – ISBN-13 : 978-2262041489 "Richelieu et Mazarin : le Temps des cardinaux" de Pierre Ripert Broché : 255 pages – Editeur : Privat (30 mai 2002) – Collection :
Destins de l'histoire de France – Langue : Français – ISBN-10 :
2708999184 - ISBN-13 : 978-2708999183
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