Que dit Steven E. Koonin sur le climat, exactement? - Par Didier Desrimais

Climat & Énergie, l’avenir de l’humanité est en jeu : et si la véritable catastrophe était le GIEC ?

Steven E. Koonin, professeur de physique théorique et ex-conseiller scientifique de Barack Obama, a écrit Climat, la part d’incertitude, essai dans lequel, sans remettre en cause un possible changement climatique, il interroge le supposé « consensus scientifique » sur les causes de ce changement et sur les actions envisagées par les rapporteurs du GIEC et les activistes écologistes pour y remédier. François Gervais, physicien multi-récompensé pour ses travaux et expert reviewer des rapports AR5 et AR6 (2022) du GIEC, explique dans son dernier livre, Le déraisonnement climatique, les errements de nos dirigeants qui, aiguillonnés par l’ONU, ont décidé d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050 – une aberration qui va nous coûter cher, financièrement, économiquement, socialement, et même écologiquement, prévient-il. Il est temps, affirme François Gervais, de « revenir à la science pour éviter la ruine ». Et de s’interroger sur le rôle du GIEC, cette incroyable machinerie techno-bureaucratique qui pourrait bien être la véritable catastrophe de notre temps, celle compromettant le plus l’avenir de l’humanité, ajoute notre chroniqueur après avoir analysé les écrits de ces deux scientifiques.

J'ai lu et ailmé : Climat, la part d'incertitude - De Steven Koonin (incluse la vidéo de la conférence du 23 mars 2023 à Paris) (mechantreac.blogspot.com)


J'ai lu et aimé : Le déraisonnement climatique - De François Gervais (mechantreac.blogspot.com)




1ère partie

En 1972, le magazine Time rapporte les conclusions de scientifiques constatant un accroissement de la calotte glaciaire et une diminution des températures depuis 1940 – leur verdict est sans appel : un nouvel âge glaciaire s’annonce. En 1975, Newsweek enfonce le clou : le refroidissement climatique est avéré et est causé par l’homme. En 1977, un groupe de scientifiques conforte l’idée d’un refroidissement durable, regrette l’apathie des représentants politiques devant la catastrophe annoncée et publie La conspiration climatique. La venue du nouvel âge glaciaire. En 1978, le Los Angeles Times alerte une fois encore sur un refroidissement climatique prévu pour durer des décennies. On se demande aujourd’hui pour quelles raisons ces annonces glaciales n’ont pas été suivies du même élan religieux et dogmatique que celles qui, dix ans plus tard, annonceront le « réchauffement climatique » – pour ma part, j’y vois une raison majeure sur laquelle je reviendrai : la machine techno-bureaucratique qu’est le GIEC n’existe pas encore.

« Plusieurs pays et villes pourraient disparaître sous les flots d’ici dix ans », assène le directeur du bureau de l’environnement des Nations unies en… 1989. Les Pays-Bas, les Maldives, les Caraïbes, New-York et Venise, entre autres, seraient concernés. En 2004, The Guardian cite un rapport du Pentagone : « Certaines villes européennes seront noyées par la montée des mers et la Grande-Bretagne sera plongée dans un climat sibérien d’ici 2020. » En 2006, dans son documentaire Une vérité qui dérange qui lui vaudra, conjointement au GIEC, le prix Nobel de la paix,Al Gore prédit un océan Arctique sans glace en 2013, une montée des eaux de six mètres, la Floride et Pékin submergés par les flots d’ici à vingt ans. Il était prévu que l’archipel de Tuvalu allait disparaître sous les eaux. Sauf que… depuis trente ans le niveau des mers et des océans a augmenté d’environ 4 mm et les îles de l’archipel sont toujours hors de l’eau, voire se sont agrandies – ce qui n’empêche pas le petit État insulaire, comme d’autres, de continuer de bénéficier de généreuses subventions internationales au nom de la « justice climatique ». « La montée des eaux devient une rente financière, écrit, dans la revue Conflits, le professeur de géopolitique et d’économie politique Jean-Baptiste Noé. En échange de subventions pour compenser la montée des eaux qui n’existent pas, ces États monnaient leurs voix à l’ONU et dans les instances internationales, leur permettant ainsi d’acquérir un poids politique que leur petitesse est bien incapable de leur fournir. » En 2021, devenu un peu plus prudent, le GIEC « n’excluait pas » que la mer monte de plus de 15 mètres d’ici à… 2300 ! Quant à Greta Thunberg, elle a effacé récemment un de ses plus fameux tweets datant de 2018 : celui-ci annonçait en effet que l’humanité allait être détruite par le réchauffement climatique cinq ans plus tard.

La véritable catastrophe de ces dernières décennies n’est pas climatique mais politico-technocratique. Elle apparaît en 1988, date de sa création, et s’appelle GIEC. Ce monstre bureaucratique onusien composé de scientifiques et de fonctionnaires gouvernementaux de 195 pays sous influence d’ONG, de technocrates, d’économistes, d’institutions scientifiques, de lobbyistes écologistes et d’entreprises d’équipements d’énergies renouvelables, est ce qui pouvait arriver de pire en matière de réflexion sur le climat, l’écologie et l’énergie. Pourtant, rappelle régulièrement Benoît Rittaud, mathématicien et président de l’Association des climato-réalistes, le premier rapport du GIEC (1990) ne laissait rien présager de la dérive idéologique qui allait suivre : la communauté scientifique y avouait ses difficultés à mesurer précisément un hypothétique changement climatique et une encore plus hypothétique cause humaine à ce changement. Mais, au tournant de l’an 2000, la machine idéologico-bureaucratique s’emballe : l’écologie radicale noyaute les débats, l’incertitude scientifique est écartée au profit du dogme anthropique orientant définitivement les travaux, les messages se font de plus en plus alarmistes et s’appuient sur des « rapports pour les décideurs » qui vont toujours dans le même sens, les contradicteurs sont ostracisés. Des notions étranges apparaissent, comme celle du « dérèglement climatique », laissant supposer que le climat était « réglé » depuis la nuit des temps. Un ennemi voit le jour : le CO2. Et, avec lui, un verbe rédempteur : décarboner. Pourtant, « le gaz carbonique n’est un polluant qu’en Absurdie. Dans un monde censé rester cartésien, il est au contraire par photosynthèse la source de carbone vitale pour la végétation », écrit le physicien François Gervais. « Le carbone est partie intégrante de la végétation, des animaux et des êtres humains. Décarboner au sens littéral impliquerait la disparition de toutes formes de vie humaine, animale et végétale. […] Ce serait l’effondrement, le vrai, l’ultime, pas celui imaginé et théorisé par nos effondristes et collapsologues ». Pour soutenir les messages du GIEC, de l’ONU et des gouvernements, une nouvelle branche médiatique naît, le climato-journalisme, branche sur laquelle sont perchés des journalistes ignares se faisant passer pour des experts. Comme François Gervais, Steven Koonin déplore l’inculture scientifique de ces journalistes ainsi que celle des représentants politiques et des activistes prêchant la bonne parole du GIEC, organisme ne reculant devant aucune manipulation pour consolider son discours et son pouvoir. Les « prévisions climatiques » du GIEC reposent en effet sur des modélisations climatiques « bricolées » pour les faire correspondre au dogme anthropique, accuse Koonin. Ces modèles algorithmiques, précise-t-il, se sont avérés incapables de reproduire les événements climatiques connus et documentés du passé, comme par exemple le fort réchauffement climatique entre 1910 et 1940 – comment pourraient-ils prévoir les températures à venir dans 10, 50 ou 100 ans ? Par ailleurs, alors que le rapport du GIEC de 2015 souligne lui-même les « hauts niveaux d’incertitude » (ou de « faible confiance » scientifique) attribués aux comparaisons réalisées entre les événements météorologiques extrêmes actuels et ceux datant d’avant l’ère industrielle ainsi que la corrélation de ces phénomènes avec l’activité humaine, les médias et les activistes écologistes s’appuient sur des « études d’attribution des événements » – en fait des bidouillages combinant modélisations climatiques et observations historiques jusqu’à obtenir des résultats correspondant au discours anthropocénique – pour effrayer la population après chaque tempête, ouragan, inondation, sécheresse ou vague de chaleur, en laissant accroire que tous ces événements météorologiques sont « exceptionnels » et sont le résultat d’un formidable « dérèglement climatique » lui-même dû essentiellement aux activités humaines, dénonce Steven Koonin.

De nombreux scientifiques partagent les points de vue de François Gervais ou de Steven Koonin. Les médias les ignorent et préfèrent rapporter les propos délirants de M. Guterres, Secrétaire général de l’ONU et évangéliste borné de l’Église écolo-climatologique annonçant récemment « l’effondrement climatique » et « l’ère de l’ébullition mondiale ». Il faut croire que les hautes fonctions au sein de l’institution onusienne annihilent tout discernement : en 1982, M. Tolba, directeur du programme environnement des Nations Unies, prédisait déjà pour l’an 2000 une « catastrophe écologique aussi irréversible qu’un holocauste nucléaire ». De son côté, pour avoir dénoncé une « corruption de la science » et une climatologie « métastasée en un mastodonte de pseudo-science journalistique généralisée », le prix Nobel de physique John Clauser a vu sa conférence sur les prédictions climatiques aléatoires du GIEC annulée par le FMI à qui elle était destinée – la presse mainstream ne s’est fait l’écho ni des propos du physicien ni de la censure dont il a été victime. Des centaines de scientifiques, universitaires, ingénieurs et professionnels de l’environnement ont signé une déclaration intitulée “Il n’y a pas d’urgence climatique” destinée à M. Guterres via les réseaux sociaux – l’AFP, toujours dans le sens du vent, a immédiatement réagi pour affirmer que, dans cette déclaration, « les allégations mises en avant vont à l’encontre du consensus scientifique sur le dérèglement du climat ». Parmi les signataires, beaucoup sont des scientifiques français que vous n’entendez ni n’entendrez jamais sur les ondes de notre radio publique, et pour cause : sur le site de Radio France, une charte intitulée “Le Tournant” stipule que « la crise climatique fait l’objet d’un consensus scientifique international documenté par le GIEC dans ses rapports successifs ». Certaine de se tenir « résolument du côté de la science », la direction de Radio France préconise par conséquent de « sortir du champ du débat la crise climatique, son existence comme son origine humaine. » Tout scientifique questionnant les rapports du GIEC est par conséquent persona non grata. Cette manière de faire relève d’une démarche doctrinaire rappelant celle de la Pravda, du temps de ses articles « scientifiques » à la gloire de Lyssenko. Évidemment, un jour ou l’autre, la réalité rattrapera les journalistes de Radio France, les fonctionnaires onusiens et les activistes écolos comme elle a rattrapé les thuriféraires de la théorie génétique pseudo-scientifique de Lyssenko, et il n’est pas impossible, après que seront apparus les fourvoiements du GIEC, que jaillisse alors le mot « climatisme » qui désignera, à l’instar du « lyssenkisme », une science corrompue par l’idéologie. À ce propos, François Gervais cite la lettre que Guus Berkhout, professeur émérite de géophysique, a envoyé à M. Gutteres juste avant la COP27 : « En 2030, les historiens se demanderont avec étonnement comment les Nations Unies ont pu durant les décennies précédentes proposer des mesures liées au climat qui n’ont eu aucun impact sur le réchauffement mais en revanche un impact incroyablement négatif sur la prospérité mondiale et le bien-être. […] L’argumentaire de cette crise (climatique) était basé sur des modèles informatiques obsolètes qui “surchauffaient”, largement relayés par des médias adeptes de la pensée unique. Ils auront du mal à croire qu’un haut responsable des Nations Unies ait pu effrontément déclarer en septembre 2022 : “Nous possédons la Science et nous pensons que le monde doit le savoir”. » Ce délire arrogant s’exprime régulièrement lors de grand-messes annuels attirant de plus en plus de participants. Les deux dernières d’entre elles, la COP27 et la COP28, ont réuni des milliers de fonctionnaires gouvernementaux, d’universitaires et de représentants d’institutions scientifiques, de chefs d’entreprises, de militants d’ONG et d’associations écologistes foulant la science aux pieds et érigeant en vérité absolue une pseudo-science climatologique empreinte d’idéologie, selon Steven Koonin. Commet cela est-il possible ? Quels sont les acteurs de cette propagande ? À qui cela profite-t-il ? Réponses dans la seconde partie…

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