«La fin du droit de veto des États européens est un contre-sens historique majeur» - Par Max-Erwann Gastineau

Dans son discours à la Sorbonne, Emmanuel Macron a plaidé pour une «Europe puissance». Mais la fin du droit de veto des pays membres au Conseil européen, que le président défend, risque de brider leur autonomie et d’affaiblir l’UE, estime l’essayiste Max-Erwann Gastineau.

Max-Erwann Gastineau est diplômé en histoire et en relations internationales et directeur affaires publiques dans le secteur de l'énergie. Essayiste, il est l'auteur de L'Ère de l'affirmation: répondre au défi de la désoccidentalisation (Le Cerf, 2023).


Dans son éditorial du Figaro du 17 décembre 1964, Raymond Aron dressait les canons géopolitiques de la doctrine gaullienne : «la primauté de la politique (…), la vision traditionnelle des États et de leur lutte permanente, l'indifférence aux idéologies qui passent alors que les nations demeurent, la passion de la seule France, au risque que la France soit seule». Nous sommes, depuis plusieurs décennies, animés par une contre-passion: la passion européenne. Ainsi pour exister, conjurer la peur d'apparaître «isolée», aussi petite par la taille que moyenne dans la puissance, la France n'aurait-elle d'autre choix que de poursuivre l'«européanisation» progressive de ses destinées, et demain de sa politique étrangère, jadis chasse gardée du pouvoir présidentiel ?

La proposition, soutenue par Emmanuel Macron, de mettre fin au droit de veto des pays membres de l'Union européenne (UE) sur les questions de politique étrangère s'inscrit dans ce cadre. En renforçant la capacité du vieux continent à «parler d'une seule voix», l'enjeu est de contrer la résurgence chronique des «égoïsmes nationaux» et de donner plus de poids à une «Europe géopolitique» en quête d'avenir sur la scène internationale.


L'existence d'une Europe capable de penser par elle-même, de faire entendre d'autres tonalités que l'atlantisme de confort qui lui sert de doctrine, suppose une France cultivant le fil de sa vocation géopolitique.

Dans un monde aussi désoccidentalisé que dérégulé par l'affirmation d'intérêts divergents, les carcans idéologiques ne sont plus de rigueur.

Et si le « en même temps » d'Emmanuel Macron était surtout le reflet d'une crise identitaire française sous-estimée ?
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