Israël face à l’agression militaire de l’Iran: les portes de la guerre sont grandes ouvertes - Par Jean-Sylvestre Mongrenier

Le Moyen-Orient est au bord d’une déflagration régionale dont le prélude est ancien, mais que le monde de l’expertise ne voulait plus voir. Nous voudrions croire que « la guerre de Troie n’aura pas lieu », comme l’écrivait Giraudoux. Ainsi entonnait le chœur des experts : les menaces réitérées par Téhéran de frapper le sol israélien n’étaient-elles que paroles vides de contenu pratique… Le 14 avril 2024, la guerre asymétrique conduite par le régime iranien contre l’État hébreu, et plus largement contre l’Occident, a franchi un nouveau seuil. Nonobstant les appels à la « retenue » et à la « désescalade », un gouffre s’ouvre. Prélude à l’Iliade, la pièce de Giraudoux s’achève sur la réplique suivante : « Elle aura lieu ».


L’analyse de Jean-Sylvestre Mongrenier, directeur de recherche à l’Institut Thomas More

Nous voudrions croire que « la guerre de Troie n’aura pas lieu ». À toutes fins utiles, rappelons que la pièce de Giraudoux mêle l’ironie et le tragique ; le titre ne doit pas être lu de façon littérale. Ainsi l’avant-dernière réplique est la suivante : « Elle aura lieu ». Dans la présente configuration guerrière entre Téhéran et Jérusalem, nombreux auront été ceux refusant d’anticiper la décision iranienne de frapper massivement le territoire israélien, par vain espoir.

Leur argumentaire ? « Cela ne s’est pas produit jusqu’alors et ce ne serait pas dans l’intérêt de l’Iran ». Fermez le ban. Pourtant, l’impensable (à leurs yeux) advient dans la nuit du 13 au 14 avril dernier. Plus de 300 drones, missiles de croisière et engins balistiques sont lancés depuis le territoire iranien en direction d’Israël. Le Hezbollah, les Houthis et autres affidés du régime iranien apportent leur contribution. Heureusement, l’important système anti-missile israélien (« Dôme de fer »), l’intervention des moyens américains et ceux des alliés européens (de la Jordanie aussi) ont permis d’éviter le pire. L’immense majorité des vecteurs iraniens (99%) aura été interceptée en vol par ce « cercle de feu », limitant les dommages au strict minimum.

Avertissements

Il n’empêche. D’aucuns soulignent depuis des années la menace des programmes balistiques, missiliers et militaires de Téhéran, avec en toile de fond la métamorphose de l’Iran en une puissance nucléaire. Même l’usage massif par la Russie de drones iraniens dans la guerre d’Ukraine n’aura pas suffi à appeler suffisamment l’attention. En dépit des alliances et des liens entre les théâtres géopolitiques, chaque question devait être abordée séparément, explique-t-on.

Mais qu’importe ! La machine à rassurer est de nouveau en marche. La décision iranienne de frapper directement le territoire israélien, c’est-à-dire de passer d’une guerre couverte (une guerre indirecte) à une guerre ouverte, serait strictement « calibrée ». Sous un certain angle, il s’agirait même d’un geste théâtral, les dirigeants iraniens sachant par avance que tous leurs engins seraient interceptés en vol. Toujours le même pattern, celui du faux tragique : « C’est grave mais ce n’est pas si grave que cela »...
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