16 décembre 1794 : Le bourreau de Nantes est guillotiné
Le mot de Laurent Sailly
Jean-Baptiste Carrier, né en 1756 à Yolet (Cantal), fut élu député à la Convention en 1792. Il vota la mort de Louis XVI et participa activement à la mise en place du tribunal révolutionnaire. Envoyé en mission à Nantes en octobre 1793, il se distingua par une répression d’une brutalité extrême dans un contexte de guerre civile et de famine. Carrier organisa des arrestations massives, encombra les prisons et recourut à des méthodes expéditives comme les fusillades collectives et les noyades dans la Loire, surnommées « déportations verticales » ou « baignades ». Le 24 frimaire an II, 159 prisonniers furent exécutés en masse. Ses excès provoquèrent une épidémie de typhus et une vague de cadavres rejetés par le fleuve, plongeant Nantes dans la terreur. Rappelé par le Comité de salut public en février 1794, il fut bientôt mis en accusation. Son procès, marqué par des témoignages accablants, révéla ses crimes, bien que certains faits aient été exagérés. Condamné à mort, Carrier fut guillotiné le 16 décembre 1794. Son nom reste associé aux violences les plus sanglantes de la Révolution française, symbole d’une dérive où la justice céda à la frénésie punitive.
Source : Jean-Baptiste Carrier - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale





