Lutte contre la corruption : l’illusion réformatrice de l'État - Par Christophe Eoche-Duval
La politique française de lutte contre la corruption souffre d’un empilement de lois, de dispositifs et d’acteurs qui rend l’ensemble illisible et inefficace. Les lois Sapin, adoptées dans l’urgence, illustrent cette inflation normative dépourvue de stratégie cohérente et de moyens opérationnels suffisants. Entre 2022 et 2025, l’absence de stratégie nationale anticorruption a aggravé la fragmentation de l’action publique, nourrissant la défiance citoyenne : 74 % des Français estiment les dirigeants corrompus, tandis que très peu de victimes portent plainte. Les moyens spécialisés restent insuffisants, entraînant lenteur des procédures, faible taux de poursuites et sanctions peu dissuasives. Parallèlement, de nouvelles formes de corruption émergent, notamment liées au trafic de stupéfiants, faisant peser un risque d’infiltration criminelle dans l’État. Christophe Eoche-Duval appelle à une refondation de la filière d’enquête, une meilleure spécialisation et une volonté politique forte pour rendre les lois réellement effectives.
Christophe Eoche-Duval
Lutte contre la corruption : l’illusion réformatrice de l'État
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