Le Bénin, laboratoire de la convergence djihadiste - Par Fiacre Vidjingninou
Le mot de Méchant Réac® - Par Laurent Sailly
Le nord du Bénin est devenu en quelques années un terrain stratégique pour l’expansion du JNIM, coalition djihadiste sahélienne venue du Mali. Dès 2020, un vétéran peul du JNIM, Tamimou, reçoit pour mission d’implanter une cellule aux confins du Bénin et du Nigeria. Rapidement, des dissidents de Boko Haram, menés par Mahmuda, rejoignent cette structure, créant un groupe hybride dont la direction change plusieurs fois sous la pression sécuritaire. Le modèle fonctionne comme une franchise : le JNIM fournit doctrine et encadrement, tandis que la cellule locale recrute divers profils marginalisés. L’implantation repose sur la patience, l’infiltration sociale, l’économie de la protection et l’exploitation des failles de l’État. Les parcs du W-Arly-Pendjari servent de sanctuaire. Trois mouvances – JNIM, État islamique au Sahel et résidus de Boko Haram – s’y concurrencent. Le cas béninois illustre une stratégie délibérée d’expansion vers le golfe de Guinée, facilitée par l’absence de services publics efficaces.
Fiacre Vidjingninou
Le Bénin, laboratoire de la convergence djihadiste: comment le Sahel a exporté sa guerre aux portes du golfe de Guinée