Samuel Furfari : "Voilà comment les écologistes ont poussé l'Europe à sacrifier le développement économique au profit de critères de durabilité incertains"
Samuel Furfari a publié "Energie, mensonges d'Etat La destruction organisée de la compétitivité de l'UE" aux éditions de L’Artilleur. Dans ce livre, que Méchant Réac avait aimé et partagé, l'auteur montre que la crise énergétique est la conséquence directe des décisions politiques irrationnelles prises par les dirigeants européens.
Atlantico : Quels sont, selon vous, les principaux facteurs ayant conduit l’UE à adopter une politique énergétique que vous qualifiez d’irrationnelle ?
Samuel Furfari : En 1955, lors de la conférence de Messine, les fondateurs de l’UE ont déclaré qu’il n’y avait pas d’avenir pour la Communauté sans une énergie abondante et bon marché. Cette vision a guidé la politique énergétique pendant 60 ans, jusqu’à ce qu’elle soit abandonnée il y a une quinzaine d’années. Je décris cette évolution dans la première partie de mon ouvrage.
Avec la chute du communisme, la détestation de l’économie de marché chez certains n’a pas disparu. Elle a pris une nouvelle forme : l’écologisme a refusé ce qui avait permis le succès économique et sociétal de l’Occident, à savoir les énergies fossiles et l’énergie nucléaire.
Séduisante, l’idéologie verte a attiré les esprits nonchalants et naïfs. Cependant, puisque les énergies renouvelables modernes ne sont pas compétitives — autrement, il n’aurait pas été nécessaire de les imposer par des directives européennes toujours en vigueur —, leur développement a dû être soutenu par des subventions. Malheureusement, là où il y a des aides publiques, il y a des profiteurs. Ces derniers œuvrent encore pour pérenniser leur système lucratif.
Après l’élargissement de l’UE, cette dernière s’est retrouvée en quête d’une nouvelle raison d’être. Le développement durable allait être la nouvelle « métaphore ». Cependant, les écologistes ont transformé « développement durable » en « durabilité » pour abandonner le développement économique, la croissance et la qualité de vie qui avaient pourtant constitué le socle de l’UE.