Philippe Bilger : Justice en quarantaine ?

Nicole Belloubet, la garde des Sceaux, a écrit une tribune récemment sous le titre : "L'Etat de droit n'est pas mis en quarantaine" (Le Monde).

On peut en douter. Je le dis d'autant plus volontiers que, contrairement par exemple à l'excellent François Sureau, gardien intransigeant de nos libertés au point de nous priver d'une défense fiable face aux malfaisances de toutes sortes, j'admets qu'aujourd'hui la lutte contre le fléau du Covid-19, comme hier contre le terrorisme, autorise des dérogations par rapport à l'état de droit classique, voire des brèches dans son corpus fondamental.

Faute de parvenir à un équilibre indiscutable entre sécurité et liberté, entre santé et liberté, il convient de laisser à la philosophie de chacun la charge d'évaluer ce qu'il est prêt à concéder de sa liberté pour la sauvegarde de tous.

Les partisans de la liberté, aussi respectables qu'ils soient, sont obsédés par l'inquiétude de voir, les temps calmes retrouvés, continuer le registre d'un présent impérieux et obligatoire. Comme si notre démocratie pouvait avec un total cynisme profiter de la catastrophe actuelle pour façonner un avenir effrayant. Je n'y crois pas une seconde et ce n'est pas naïveté de ma part. J'incline plutôt à déplorer que des suspicieux systématiques empruntent sans se lasser ces chemins du procès d'intention.
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