Michèle Tribalat: «En Suède, une étude conclut à une surreprésentation des personnes d'origine étrangère parmi les mis en cause pour des crimes et délits»


La démographe évoque l'étude, en Suède, d'un organisme public sur les statistiques de la criminalité et de la délinquance en fonction de l'origine des suspects. Elle explique pourquoi, en France, l'Insee ne réalise pas ce type de recherches.


LE FIGARO. - En Suède, le Conseil national de prévention du crime – qui dépend du ministère de la justice – vient de publier un rapport de 162 pages sur les statistiques de la criminalité et de la délinquance entre 2007 et 2018 en fonction de l'origine des suspects. Selon l'étude, évoquée par Le Monde, un immigré de première génération est 2,5 fois plus souvent suspecté par la justice d'avoir commis un délit qu'une personne née en Suède de deux parents d'origine suédoise. Qu'en penser?

Michèle TRIBALAT. -
L'étude répond, notamment, à une question: parmi les individus de 15 ans ou plus figurant dans les registres de population au 31 décembre 2014, combien ont aussi été enregistrés comme suspects d'un ou plusieurs délits sur la période 2015-2018 ? On constate que ceux nés à l'étranger ont été effectivement 2,5 fois plus souvent mis en cause que les nés en Suède de deux parents eux-mêmes nés en Suède. Mais ceux nés en Suède de deux parents eux-mêmes nés à l'étranger l'ont été 3,2 fois plus.

Précisons que ce n'est pas le premier rapport de ce type en Suède. Le précédent date de 2005.

Une corrélation n'est pas forcément synonyme de causalité. Peut-on établir un lien entre l'origine des personnes et le taux de délinquance ?

Ce constat n'a pas la prétention d'en élucider les causes, même si l'étude examine les résultats en introduisant différentes caractéristiques telles que l'âge (les individus nés de parents eux-mêmes nés à l'étranger sont plus jeunes), le sexe, le revenu disponible, le niveau d'instruction et le type de commune de résidence. Tout en soulignant que certaines différences dans ces caractéristiques peuvent s'expliquer par un parcours criminel antérieur ou par des facteurs agissant également sur la criminalité. Ces variables, une fois prises en compte, réduisent les écarts, mais sans jamais les effacer complètement. L'étude évoque aussi le vécu dans le pays d'accueil où les mœurs sont différentes, les lieux de résidence souvent ségrégués et de réelles discriminations. Quelles qu'en soient les raisons, d'après les informations sur les personnes mises en cause par la justice contenues dans cette étude, les crimes et délits présumés sont -proportionnellement- plus fréquents chez les personnes d'origine étrangère en Suède.

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