«Avant d'augmenter les moyens de la police, faisons en sorte que les délinquants soient punis» - Par Pierre-Marie Sève

Emmanuel Macron s'est engagé à augmenter les moyens de la police s'il est réélu. Pour le délégué général de l'Institut pour la Justice, Pierre-Marie Sève, l'urgence est ailleurs. Dans un premier temps, il faut renforcer les moyens de la justice pénale, estime-t-il.


FIGAROVOX. - Le président-candidat a annoncé un projet de loi de programmation et d'orientation du ministère de l'Intérieur, censé être présenté en Conseil des ministres «au mois de mars». Il prévoit une augmentation de 15 milliards d'euros du budget alloué à Beauvau lors du prochain quinquennat, soit une hausse de 25% d'ici à 2027. Qu'en pensez-vous ?

Pierre-Marie SÈVE.
- Cette hausse du budget de l'Intérieur me semble une véritable erreur.

Le manque de moyens n'est plus un véritable problème pour la police. Depuis les attentats de 2015, le pouvoir exécutif a fait le choix d'augmenter fortement ses moyens et ses effectifs. Pour tenir leurs promesses de renforts de policiers, les autorités ont d'ailleurs largement abaissé les critères aux concours et même la durée de formation des policiers. Ce n'est pas une hausse du budget qui palliera le manque de vocations.

Deuxièmement, cette hausse du budget manque complètement son objectif. L'objectif de cette hausse est supposé être la lutte contre l'insécurité. Comme je l'ai dit plus tôt, le nombre de policiers a fortement augmenté ces sept dernières années. Pour autant, cela n'a eu aucune incidence sur la délinquance et la criminalité.

En réalité, le problème, c'est la justice. C'est déjà ce que disait Fabien Vanhemelryck, le secrétaire général du syndicat de police Alliance, à la grande manifestation de policiers en mai 2021 : «le problème de la police, c'est la justice». Pour faire reculer la délinquance, il faut rendre notre justice plus ferme. L'état actuel de la délinquance a, en effet, pour cause principale le sentiment d'impunité des voyous : ils savent bien que les juges ne condamnent pas ! Ils savent bien que les condamnés ne vont pas toujours en prison et que ceux qui y vont n'y restent jamais le temps prévu ! Ce système judiciaire n'a, pour le moment, ni la volonté ni les moyens d'être ferme. Quelque 40 000 de places de prison supplémentaires seraient nécessaires. La justice est le fond du problème de l'insécurité depuis 30 ans et Emmanuel Macron ne l'a manifestement pas identifié.

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