Covid-19 : vers une société en liberté surveillée ? - Par Victor-Isaac Anne
Entre contraintes sanitaires et préservation des libertés individuelles, les arbitrages politico-sanitaires, soutenus majoritairement par la population, ont penché en faveur des premières. Avec le risque d’ouvrir une boîte de Pandore… Qu’on ne pourra pas refermer.
« Un être qui s’habitue à tout, voilà, je pense, la meilleure définition que l’on puisse donner de l’homme », écrivait Fiodor Dostoïevski. Très exactement 160 ans après la publication des Souvenirs de la maison des morts, dont est tiré cet apophtegme, la crise sanitaire inédite que nous traversons apporte une confirmation éclatante des intuitions du maître russe.
Que l’on s’en inquiète ou que l’on s’en réjouisse, force est de reconnaître que les Français, dans leur très grande majorité, se sont conformés avec une étonnante souplesse aux différentes mesures pour lutter contre le Covid-19. Vague après vague, la mithridatisation du corps social aux restrictions de libertés – autrement dit son accoutumance progressive à un état d’exception – fait son chemin. Il n’est que d’examiner les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement et leur réception dans l’opinion publique pour s’en aviser.
