Italie : la crainte éculée du fascisme - Par Jean-Baptiste Noé

On aurait pu s’attendre à des titres louageurs du type « pour la première fois, une femme Premier ministre en Italie », mais le féminisme de vitrine s’est heurté à cette dure réalité : la femme est question est « post-fasciste », ce qui interdit toute effusion de joie et contraint à demeurer la mine grave. Admirable expression que « post-fasciste » qui signifie « après le fascisme ». Il en va ainsi de tous les gouvernements italiens depuis 1945 sans que cela ait posé un quelconque problème. Mais voilà que Giorgia Meloni et son parti Fratelli d’Italia sont qualifiés d’extrêmes droites et de fasciste. Ce qui manifeste surtout l’ignorance des commentateurs qui continuent à placer à droite le fascisme, idée politique typiquement socialiste (même s’il est vrai que la droite française et le RN sont acquis au socialisme).

Fasci siciliani

Un petit retour historique s’impose. Benito Mussolini est un homme de gauche, socialiste, instituteur et journaliste à L’Avanti, organe de presse du parti socialiste italien. Le propre du fascisme est de placer l’État au centre de tout : tout pour l’État, tout par l’État, rien en dehors de l’État. Une idéologie authentiquement constructiviste et parfaitement socialiste. Le nom même de fascisme est tiré des fasci siciliani, organisation politique d’extrême gauche basée en Sicile. Le fascisme ne peut se comprendre sans son insertion dans le mouvement du Risorgimento, qui a conduit à l’unification de la péninsule italienne, c’est-à-dire la conquête du nord sur le sud. La maison de Savoie a renversé les Bourbons de Naples et s’est emparée de toute l’Italie, au nom du peuple italien et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. En émergeant dans les années 1920, le fascisme veut poursuivre l’œuvre du Risorgimento. Il est anticlérical, farouchement opposé à Rome, partisan des nationalisations et des corporations. L’idéologie est à la fois socialiste et futuriste, comme en témoigne la création du quartier romain de l’EUR qui vise à construire une nouvelle Rome qui doit être l’image de l’homme nouveau fasciste. Un des opposants historiques au fascisme, le prêtre don Luigi Sturzo, dans un texte fameux de philosophie politique a montré comment l’État s’est construit au cours des siècles, notamment depuis la Réforme, et comment cette construction étatique a conduit au fascisme. Sa pensée a fortement influencé un jeune étudiant libéral, Giovanni Batista Montini, qui deviendra le pape Paul VI, dont la pensée d’équilibre et de respect des personnes est très éloignée du péronisme autoritaire et sentimental de l’actuel résident du Vatican.

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