«En proposant d’abroger le délit d’apologie du terrorisme, LFI fait un choix clair : devenir un allié zélé de l’islamisme» - Par Renée Fregosi
Si la proposition de loi déposée par LFI visant à abroger le délit d’«apologie du terrorisme» a peu de chances d’être examinée, elle est révélatrice de la compromission de la formation de Jean-Luc Mélenchon avec l’islamisme, estime la politologue Renée Fregosi.
Renée Fregosi est philosophe et politologue. Dernier ouvrage paru : Cinquante nuances de dictature. Tentations et emprises autoritaires en France et ailleurs (Éditions de l’Aube, 2023).LIRE EGALEMENT : En s’alliant à l’islamisme, la gauche a trahi les Lumières - Causeur
La proposition de loi relative à l’abrogation du délit «d’apologie du terrorisme» déposée le 19 novembre par le député de La France insoumise Ugo Bernalicis a peu de chance d’être adoptée, voire d’être mise à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Toutefois, son objectif premier est atteint : retenir l’attention et présenter LFI comme un grand défenseur des droits de l’Homme. L’exposé des motifs place en effet d’emblée cette proposition sous l’égide morale de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui certes n’hésite pas à condamner la France (une douzaine de fois à ce jour) pour des motifs parfois surréalistes (mais qui a cependant validé l’interdiction du port du voile intégral dans l’espace public, ce que LFI n’a bien sûr pas relevé).
Car affirmer que la France est une dictature fait partie de la stratégie de l’extrême gauche depuis belle lurette, le procédé consistant à inverser les rôles. Au nom du multiculturalisme, de la «créolisation», de l’antiracisme, de la lutte contre de ladite «islamophobie» ou contre les prétendues «violences policières», une critique radicale dénonce l’autoritarisme qui sévirait en Occident. Visant l’affaiblissement et, à terme, la chute des démocraties occidentales accusées de tous les maux, cette gauche banalise et conforte au contraire une conception autoritaire, par sa fascination pour la violence «révolutionnaire», sa promotion de la «justice populaire», son soutien à des dictatures comme la Russie, la Chine, la Syrie ou le Venezuela, et sa soumission à ce totalitarisme du troisième type qu’est l’islamisme.
Tandis que les dictatures sévissent férocement au Maghreb, tout particulièrement en Algérie où le régime militaro-musulman vient d’emprisonner arbitrairement l’écrivain laïc Boualem Sansal pour qui on redoute le pire, et au Moyen-Orient où les islamistes de tout poil dictent leur loi, c’est aussi la seule démocratie de la région, Israël, qui est attaquée sans relâche, par les armes sur tous les fronts, par des procédures judiciaires internationales, et par une propagande propalestiniste éhontée tous azimuts.
(...)
«En proposant d’abroger le délit d’apologie du terrorisme, LFI fait un choix clair : devenir un allié zélé de l’islamisme»