Menaces de mort contre le proviseur du lycée Ravel : «Cette amende ridicule est une invitation à multiplier les provocations islamistes» - Par Céline Pina

Ibni-Akram A., 27 ans, a écopé d’une amende de 600 euros assortie d’un stage de citoyenneté pour avoir menacé de mort, sur X, le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel. Ce dernier avait enjoint à des élèves d’ôter leur voile. Une sanction «désastreuse» par sa faiblesse, considère l’essayiste Céline Pina.

Ancienne élue locale, Céline Pina est journaliste à Causeur, essayiste et militante. Fondatrice de Viv(r)e la République, elle a notamment publié Silence coupable (Kero, 2016) et Ces biens essentiels (Bouquins, 2021).


LE FIGARO. - La décision du tribunal correctionnel de Paris est un «coup porté à l’Éducation nationale» , selon la ministre Anne Genetet. Ce jugement vous paraît-il choquant ?

Céline PINA. -
Il est choquant, oui, car incompréhensible. On a le sentiment que la justice vit dans un autre monde. Avec un jugement pareil, comment voulez-vous que les proviseurs accomplissent leur travail, à savoir faire respecter la laïcité, et au-delà l’égalité entre hommes et femmes ? Rappelons que, dans cette histoire, un homme profère des menaces de mort en ligne à l’encontre d’un proviseur, traitant ce dernier de «chien» qu’il faudrait «brûler vif». Un tel vocable évoque irrémédiablement celui employé par l’assassin de Samuel Paty, Abdoullakh Anzorov, qui disait vouloir tuer un «chien de l’enfer». Cette expression, loin d’être individuelle, est typiquement islamiste. L’homme condamné à une amende n’a pas agi par vindicte personnelle, il a réagi au nom d’un collectif, d’une appartenance politico-religieuse, en vertu d’une idéologie puissante qui organise des massacres ici comme ailleurs.

La prise de pouvoir politique à laquelle aspirent les islamistes passe par la radicalisation des musulmans, qu’ils considèrent comme leur cheptel. On constate que cette ambition porte ses fruits. Les attentats en font partie, de même que les menaces pesant sur les institutions. Daech, du temps où il était à son faîte, visait expressément l’école de la République. De nombreux prédicateurs, en particulier en France, accusent l’école d’inculquer des repères étrangers à l’islam. Les règles de la République pour eux sont illicites voire blasphématoires. C’est dans ce contexte que l’acte de cet homme aurait dû être pensé et jugé. Les juges paraissent à cet égard d’une naïveté abyssale. On peut même se poser la question de leur utilité. En effet, à l’époque où elles furent introduites, les magistrats se sont opposés aux peines planchers au motif qu’au-delà d’un acte, il y a toujours un contexte. Or, précisément, le contexte est, en l’espèce, ignoré. Quant à l’acte en lui-même, extrêmement violent bien que perpétré en ligne, les juges semblent en minorer totalement la portée.

LE FIGARO. - Anne Genetet souhaite modifier la loi pour que l’Éducation nationale en tant qu’institution puisse porter plainte aux côtés de ses agents. Une telle réforme serait-elle judicieuse ? Surtout, serait-elle suffisante ?

Judicieuse, sans doute, assurément insuffisante. La ministre défend son administration, on n’en attend pas moins d’elle. Si elle veut faire avancer efficacement la lutte contre l’islamisme, elle n’a qu’à se replonger dans l’engrenage qui a mené à la mort de Samuel Paty, raconté notamment par sa sœur Mickaëlle. Première question : quid de ces «référents laïcité» en sérieux manque de structuration intellectuelle ? Celui intervenu au moment de l’affaire Paty est on ne peut plus contestable. Deuxième point, une simple circulaire pourrait permettre d’écarter de l’école les parents hostiles. On n’entre pas dans une école comme dans un moulin. Vient ensuite l’enjeu de la formation des chefs d’établissement ; ils doivent se montrer très fermes quand des élèves testent les limites, notamment en ce qui concerne le voile.

https://pourunenouvellerepubliquefrancaise.blogspot.com/https://grandeschroniquesdefrance.blogspot.com/https://parolesdevangiles.blogspot.com/https://raymondaronaujourdhui.blogspot.com/

#JeSoutiensNosForcesDeLOrdre par le Collectif Les Citoyens Avec La Police